Les cingles de Limeuil et Trémolat : une histoire d’eau
En Périgord pourpre, la Dordogne forme de grands cingles à Limeuil et à Trémolat. Ces lacets constituent des paysages aux vues imprenables entre rivière, falaises et cultures.
La Dordogne prend sa source dans le Massif du Sancy (Massif Central) et se jette dans l’estuaire de la Gironde. En Périgord pourpre, elle forme deux grands lacets en épingle à cheveux à Limeuil et Trémolat, rendant la navigation difficile.
Le paysage, façonné par la rivière, est délimité par le coteau abrupt de Rocamadou et la vaste plaine alluviale de Calès.
Ces grands lacets sont la conséquence de deux phénomènes assez anciens. Il y a soixante millions d’années, la collision entre la plaque tectonique africaine et la plaque européenne fait soulever, entre autres, le plateau aquitain jusqu’alors immergé.
Le Périgord se voit petit à petit asséché, faisant ressortir les sédimentations marines. Il y a deux millions d’années, le réseau hydrographique se met en place. À partir de cette époque, les cingles se sont formés par une alternance de la vitesse de l’eau.
L’eau parcourt ainsi un chemin de rives aux diverses formes, qui lui font alterner sa vitesse, entre lente et rapide et former les cingles. Lorsque le courant est rapide, la goutte d’eau percute la rive et érode la roche. Elle la cingle en quelque sorte, l’impact la faisant rebondir dans une autre direction.
Sur les rives convexes, le courant est plus lent. L’eau dépose alors des alluvions fertiles sur la rive. Elle forme ainsi la plaine alluviale, appelée méandre.
Aujourd’hui, le cingle de Trémolat bénéfice de nombreuses mesures de protection de la faune et de la flore. Il est également classé, depuis 1985, au titre des sites d’intérêt paysager.