La betterave : une campagne 2019 hors normes
Les avancées et problématiques techniques de la betterave ont été abordées mercredi 22 janvier à Crisenoy lors du comité technique de l’ITB Île-de-France.
Le comité technique de l’ITB Île-de-France eu lieu le 22 janvier à Crisenoy.
« Cette matinée est l’expression d’une partie du travail de l’ITB (Institut technique de la betterave). L’addition de tout ce que nous réalisons fait que nous sommes un institut reconnu. Si l’agronomie est en pleine évolution, les industriels font aussi des efforts pour réduire leurs impacts. Par contre, que ce soit face à la jaunisse qui nécessite des dérogations pour être traitée avec des produits efficaces, les betteraves NBT, les ZN…, nous subissons des distorsions de concurrence française voire européenne », a conclu le vice-président de la CGB Île-de-France, Jean-Philippe Garnot, alors que les premiers résultats du programme Akker sont attendus pour juin.
« On en attend beaucoup, mais il n’a de raison d’être que si on fait un plan de filière adapté ».
La campagne betteravière 2019 qui vient de s’achever peut être qualifiée de hors normes. À la suite d’un hiver sec, plus de 95 % des semis ont eu lieu du 20 au 31 mars. Le printemps et l’été secs et chauds (exceptés quelques orages très localisés) ont eu une incidence sur le rendement qui reste très décevant (78 tonnes/hectare) et inférieur à la moyenne sur cinq ans.
Pourtant la croissance au printemps a été excellente avec un taux de couverture du sol dans la moyenne, à savoir au 15 juin. Enfin, l’excès de pluie en octobre et novembre a rendu les conditions de récolte très difficiles.
À la suite de l’interdiction d’usage des néonicotinoïdes, de nombreux bioagresseurs sont apparus mais ils ont été relativement bien contrôlés. Concernant le puceron vert, à l’origine de la jaunisse qui engendre jusqu’à 30 % de perte de productivité, en 2020, deux produits sont conseillés : le Teppeki à partir du stade 6 feuilles ou le Movento (si AMM ou dérogation 2020). Un Outil d’aide à la décision (OAD) « alerte puceron » est disponible sur le site de l’ITB, la lutte étant uniquement basée sur le traitement foliaire.
Autre parasite venu de régions plus chaudes : le charançon Lixus juncii qui a fait son apparition au sud d’une ligne Ablis - Melun - Provins.
Si le contrôle de la cercosporiose a été satisfaisant en 2019, avec un retour à 1,75 traitement, la vigilance reste de mise. Les variétés tolérantes s’en sortent toujours mieux même avec une pression faible. Le traitement avec un trazole reste la référence combinée à du cuivre si une dérogation existe en 2020.
Enfin, la gestion durable des graminées est un problème qui prend de l’ampleur. En 2019, un quart des parcelles comptaient des graminées (contre 5 % il y a six ans). La lutte agronomique, la rotation des cultures et les luttes chimiques et mécaniques sont des solutions à combiner.
Les participants ont été appelés à répondre à l’enquête Beta’stat (remplace l’enquête Site) via le site Internet de l’ITB. Elle permet aussi de situer son exploitation à l’aide de douze indicateurs qui devraient être enrichis.
Laurence Goudet-Dupuis