Jean-Charles Gandon : « Diversifier mon assolement »
Agriculteur à Bourron-Marlotte depuis cinq ans, Jean-Charles Gandon cherche à diversifier son assolement. Il produit notamment du ray-grass semence.
« Après dix ans dans le secteur bancaire, Jean-Charles Gandon s’est installé en 2012 sur une exploitation agricole de Bourron-Marlotte. Ce fils d’agriculteur aubois a, au préalable, passé un BPREA au CFPPA de Sainte-Maure.
« Mon prédécesseur semait l’ensemble des parcelles avec une culture unique chaque année. Depuis mon arrivée, j’essaie de diversifier mon assolement », explique l’agriculteur de 39 ans qui a choisi de revenir à l’agriculture « pour l’indépendance qu’elle procure et pratiquer une activité en contact avec la nature et le vivant ».
Blé, colza, betteraves, orge, ray-grass semence et pommes de terre de consommation en vente en marché libre sont aujourd’hui cultivés sur les 250 hectares de l’exploitation, la SCEA du Moulin de la fosse.
Son regard sur l’expérience paternelle et sa volonté d’allonger la rotation pour faire face aux mauvaises herbes l’ont guidé dans le choix des cultures.
Jean-Charles Gandon essaie également de valoriser l’irrigation et les terres peu profondes sableuses. « Et lors d’années difficiles, il me paraît opportun de se diversifier pour faire face aux aléas climatiques et économiques », ajoute l’agriculteur.
La culture du ray-grass qui demande peu d’intrants est adaptée aux petites parcelles et à celles qui sont proches des écoles, car elle nécessite peu de passages.
Le ray-grass se récolte fin juin – en même temps que les escourgeons, mais avec des réglages spécifiques. Les graines sont ensuite séchées.
C’est la principale difficulté, car Jean-Charles Gandon doit les acheminer sur l’exploitation familiale située dans l’Aube, qui est équipée d’un séchoir, du ray-grass semence y était produit auparavant.
« Cette culture s’implante tôt dans les sols superficiels et s’enracine vite. Récoltée tôt en saison, la culture ne souffre pas de la sécheresse », ajoute l’exploitant.
Cette année, une autre culture a fait son apparition sur six hectares, le sarrazin, pour suppléer un colza victime des pigeons et du gel.
Du fait de la localisation géographique des parcelles, en bordure du massif forestier bellifontain, la pression des sangliers est parfois gênante. La vigilance doit être de mise.
A l’avenir, il réfléchit à s’orienter vers l’agriculture biologique. Ainsi, dix hectares sont en conversion « face à la demande forte dans la région. Et à terme nous réfléchissons à une option circuits courts en se diversifiant en maraîchage biologique ».
Son salarié va partir en formation, durant un an, en maraîchage biologique au CFPPA Bougainville de Brie-Comte-Robert.
A son retour, l’exploitant définira son orientation vers le bio plus précisément : maraîchage bio, cultures industrielles, grandes cultures. « Pourquoi pas les pommes de terre. Ce serait un challenge, car il faut gérer », conclut Jean-Charles Gandon. »