Des résultats dans le rouge
Le CER France Nord-Est/Ile-de-France a tenu sa traditionnelle réunion conjoncture, dans un contexte très morose.
« Dans le contexte actuel, il apparaît indispensable d’avoir une stratégie d’entreprise permettant de prévoir et non de subir », a rappelé le président Seine-et-Marne du CER France Nord-Est/Ile-de-France, Charles-Auguste Benoist, le 18 octobre, alors que se tenait au Mée-sur-Seine la réunion conjoncture.
Les conditions climatiques – excès d’eau, manque d’ensoleillement - ont fortement marqué le bassin céréalier qui a souffert – petits grains et en faible quantité - au profit des régions du sud de la France.
Toutefois, cette faible récolte (-13 millions de tonnes en blé pour la récolte 2016 en France) n’aura aucune incidence sur les cours, les pays concurrents ayant réalisé des moissons correctes, voire très bonnes.
En Seine-et-Marne, seul le colza a mieux tiré son épingle du jeu avec un rendement moyen de 30 q/ha contre 37 l’an passé.
Les rendements sont en berne pour toutes les autres productions : 39 q/ha en blé (43 q/ha dans le nord, 38 dans le centre et 37 dans le sud du département) contre 91 en 2015, 49 q/ha en orges de printemps et 54 en orges d’hiver.
La qualité des blés n’était pas non plus au rendez-vous : 50 % des blés ont des poids spécifiques inférieurs à 74, 78 % sont classés en qualité médium contre 35 % sur la moyenne quinquennale, seuls les taux de protéines sont élevés (12,6 %).
En prenant pour hypothèse un blé fourrager (PS inférieur à 73) à 115 euros/tonne et un blé meunier à 135 euros /tonne et des charges globalement stables sauf pour les postes « produits phytosanitaires » (+ 10 %) et « cotisations sociales » (moins 20 à - 40 %), aucun système ne dégage un résultat courant positif, sans tenir compte des indemnités pour aléas climatiques.
En système betteravier, le résultat s’établirait à - 511 euros/ha.
La baisse de l’EBE serait supérieure sans la diminution de 7 points de l’Amexa en 2016. Pour les polyculteurs de la région Nord il serait de - 301 euros/ha. La situation est la même pour les polyculteurs du Sud Seine-et-Marne (- 372 euros /ha) et de la région centre (-474 euros/ha ), mais avec un différentiel entre 2015 et 2016 plus important.
La prise en charge pour aléas climatiques, pour ceux qui sont assurés, permet une indemnisation (dans le cas présenté de 463 euros/ha de blé) limitant la baisse du résultat.
Globalement, on note une régression du nombre d’exploitations présentant un risque zéro et une situation financière qui se dégrade. Par exemple, en système betteravier, 11 % des exploitations avaient un fond de roulement négatif en 2015 contre 25 % en 2016.
Face à cette situation difficile, le CER France Nord-Est/Ile-de-France a mis en place un accompagnement de ses adhérents (simulation de trésorerie avec notamment un outil mis à disposition sur l’extranet, rencontre avec les banques, plan d’action avec parfois orientation vers des dispositifs spécifiques).
D’ailleurs les assemblées générales de région seront placées sous le thème « des enseignements de 2016, notamment revenir aux fondamentaux de gestion, la maîtrise technique restant un élément primordial », a rappelé le directeur Seine-et-Marne du CER France Nord-Est/Ile-de-France, Jacky Brideron.