Zoom sur la ferme du Bois-Neuf
Élevage laitier de la Chapelle-Vicomtesse (Loir-et-Cher), la ferme du Bois-Neuf affiche une production de 390 000 litres. L’exploitation s’est diversifiée et pratique la vente directe. Visite guidée.
Après un BTS Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole, Nicolas Caillon a repris la ferme du Bois-Neuf, exploitation laitière familiale située à la Chapelle-Vicomtesse, en 2011. « Cela a toujours été mon objectif, déclare l’éleveur. Je ne me suis jamais vu faire autre chose. C’est une passion. »
Le professionnel a démarré avec trente vaches et 90 ha de SAU. « J’ai demandé du quota supplémentaire et, suite à un incendie, le bâtiment a été reconstruit et modernisé. Le développement du troupeau a reposé sur le pâturage. » Le fourrage (maïs, herbe et paille) est produit sur place. Le concentré azoté de tourteau de colza et de soja est acheté. « Économiquement et environnementalement, c’est assez avantageux. »
L’éleveur, qui livre son lait chez Lactalis, est rémunéré 330 euros les mille litres. Des primes qualitatives majorent ce prix de base. « Cependant, eu égard au temps passé, la rémunération n’est pas élevée », commente Nicolas Caillon.
Les vaches sont mises à l’herbe en février-mars selon un système de pâturage dynamique : une parcelle différente chaque jour. En novembre-décembre, la ration se compose d’ensilage de maïs et d’herbe.
Si la traite est manuelle, l’alimentation du troupeau se fait à l’aide d’un télescopique et d’un godet. « Nous voyons tous les animaux en une heure et quart et nous partons l’esprit libre, explique Nicolas Caillon. L’alimentation à l’herbe nous offre une forme de liberté. En hiver, nous avons six heures d’astreinte par jour et la moitié en été ».
L’agriculteur vicomtois élève des vaches normandes. Chaque année, cinq d’entre elles et six veaux sont abattus par TVR à Doué (Maine-et-Loire). L’opérateur se charge de l’enlèvement des bêtes, de l’abattage, de la découpe, du conditionnement et de la livraison.
Les produits transformés sont vendus en direct à la ferme. L’activité, qui a un an d’existence, est placée sous la responsabilité de Virginie, l’épouse de Nicolas.
La jeune femme explique : « Je travaillais à l’extérieur, à une heure et demie de route, en qualité de responsable de magasin d’une coopérative. Or je souhaitais faire quelque chose sur la ferme. Mon expérience m’a conduite à la vente directe. Les clients sont attirés par les produits locaux ».
Depuis 2018, la ferme du Bois-Neuf propose également des hébergements. Cela a nécessité un investissement de 40 000 euros. Avant de se lancer, Virginie Caillon a réalisé une étude de marché et a suivi une formation. La structure enregistre une soixantaine de nuitées par an.
La clientèle, essentiellement parisienne, vient le week-end et pendant les vacances. « Nous souhaiterions aussi l’attirer en semaine », commente notre interlocutrice.
La structure de la Chapelle-Vicomtesse a rejoint Bienvenue à la ferme en 2018. « Cela permet d’avoir un label et de bénéficier d’un réseau » indique Virginie Caillon. L’exploitation est une ferme découverte. Sur réservation, le public peut visiter les lieux et assister à la transformation du lait en beurre. Une chasse aux trésors est également proposée aux enfants. « Nous souhaitons que les visiteurs apprennent quelque chose, explique notre interlocutrice. C’est aussi un moyen de lutter contre les fausses idées. »
Depuis 2016, François, le frère de Nicolas, travaillait à mi-temps sur l’exploitation. En début d’année, il est devenu associé à la faveur de la reprise d’une exploitation à Chauvigny-du-Perche. François élève des volailles et produit des céréales. Son arrivée a permis de faire passer le SAU de la ferme du Bois-Neuf de 125 ha à 220 ha. L’octroi de 150 000 litres supplémentaires de lait est allé de pair.
Les deux poulaillers acquis, d’une surface unitaire de 300 m2, génèrent une production de quatre lots par an. Les Fermes du Loir ramassent les animaux vivants. Ceux-ci sont abattus chez un sous-traitant.
Les exploitants de la Chapelle-Vicomtesse conditionnent les produits, vendus en direct à la ferme. Objectif : entre 1 000 et 1 500 poulets par an. « Nous voulons valoriser tout ce que nous produisons », conclut Virginie Caillon.
Olivier Joly