Revenu agricole
Xavier Beulin demande des explications
Interrogé sur RTL, le 14 décembre, le président de la FNSEA a demandé « des explications » au ministre de l’Agriculture sur les chiffres publiés concernant l’évolution du revenu agricole en 2012 et en 2013. Ses remarques portent surtout sur 2012 avec des niveaux de revenus plus élevés à l’époque que ceux qui ont été retenus un an plus tard. « En 2012, on avait annoncé des revenus très importants dans certaines catégories, notamment (…) les grandes cultures. On s’aperçoit que finalement, ces chiffres étaient faux. Et moi je demande des explications au ministre de l’Agriculture, il n’est pas normal que nous ayons tout au long de cette négociation sur la Pac travaillé sur des chiffres qui étaient erronés. Alors y a-t-il eu manipulation ? Y a-t-il eu mauvaise intention ? Y a-t-il eu tout simplement incompétence des services, je crois que le ministre a besoin de s’expliquer là-dessus », a insisté Xavier Beulin. Concrètement, le revenu estimé des exploitations céréalières ressortait à 72 800 € par actif non salarié en 2012, alors qu’il n’a été finalement que de 56 700 € après les corrections effectuées. Le Service statistique, du ministère de l’Agriculture, a affirmé qu’il travaillait en toute indépendance pour répondre aux interrogations de la FNSEA et des céréaliers. Il « produit des chiffres en toute indépendance professionnelle, conformément aux règles du Code de bonnes pratiques de la statistique européenne » et « le ministère de l’Agriculture et son cabinet ne prennent connaissance des chiffres qu’au moment où ceux-ci sont également transmis, sous embargo, aux membres de la Commission des comptes », a-t-il assuré. Le Service statistique effectue chaque année trois estimations successives du revenu agricole, une première estimation prévisionnelle au mois de décembre de l’année en cours, une estimation provisoire au mois de juillet de l’année suivante et les résultats définitifs à la fin de l’année suivante. Pour le ministère de l’Agriculture, les chiffres du revenu sont très sensibles à l’évolution de la production et des consommations intermédiaires. Dans le cas précis qui nous concerne, la surestimation du revenu des exploitations de grandes cultures, lors des estimations provisoires, provient de la difficulté à estimer les charges, en particulier les engrais, explique-t-il.