Vers une moisson catastrophique pour certains ?
En Eure-et-Loir, la quasi totalité des céréales et protéagineux est désormais rentrée. Un point sur la récolte de blé tendre avec deux coopératives du secteur.
À l’heure où les dernières parcelles de blé tendre et d’orges de printemps sont récoltées, un point s’impose avec deux coopératives du secteur.
« Pour certains, cette moisson 2020 sera pire que celle de 2016 », prévient le directeur général du groupe coopératif Scael, Jean-Sébastien Loyer.
« Ce qui nous inquiète, ce sont les exploitants qui n’ont pas apuré 2016 et qui se reprennent une mauvaise récolte cette année », souligne de son côté le directeur de la coopérative agricole Bonneval Beauce et Perche, Guillaume Rivet.
Tout le monde est d’accord, la récolte qui s’achève est l’une des pires de ces dernières années en Eure-et-Loir, particulièrement dans les secteurs du Perche, du Faux-Perche et du Thymerais.
« Par rapport à la moyenne quinquennale, nous sommes à moins 20 % en blé et c’est très hétérogène », pointe Jean-Sébastien Loyer. Ce que confirme Guillaume Rivet : « Tous produits confondus, c’est moins 25 % pour nous. Au final, très peu d’agriculteurs arrivent à tirer de bons rendements. Et des exploitants vont se retrouver dans des situations dramatiques ».
En revanche, contrairement à 2016, où la plupart des blés avaient été valorisés en nourriture animale, la qualité est très bonne sur l’ensemble des critères de commercialisation. Une bien maigre consolation...
Pour le directeur général de la Scael : « Ça fera une très petite moisson pour certains agriculteurs. Au-delà de la coop, c’est inquiétant. Il faudrait une mobilisation des pouvoirs publics et des banques pour amener des solutions ».
Hervé Colin