Les Cuma de la région Centre-Val de Loire se réunissent chez Claas à Ymeray
La Fédération régionale des Cuma* de Centre-Val de Loire a choisi le site Claas à Ymeray (Eure-et-Loir) pour y tenir son assemblée générale annuelle jeudi 10 avril, la dernière pour son président Stéphane Dubois. La mécanisation agricole a été au centre de ses travaux.
La Fédération régionale des Cuma* de Centre-Val de Loire a choisi le site Claas à Ymeray (Eure-et-Loir) pour y tenir son assemblée générale annuelle jeudi 10 avril, la dernière pour son président Stéphane Dubois. La mécanisation agricole a été au centre de ses travaux.


Le superbe site Claas d'Ymeray (Eure-et-Loir) sert d'écrin, jeudi 10 avril, à l'assemblée générale de la Fédération régionale des Cuma* de Centre-Val de Loire. Dans son mot d'accueil, le directeur général de Claas France, Alain Girard, précise : « C'est ici que nous préparons, présentons et mettons en avant nos produits. C'est le porte-étendard de la marque et vous y êtes chez vous ».
Mécanisation responsable
Le président de la FRCuma, Stéphane Dubois, ouvre ses travaux en s'excusant presque d'avoir choisi de caler la date de la réunion « la seule semaine où il fait beau et donc, beaucoup ne sont pas là ». L'assemblée se déroule en présence de la conseillère régionale Sylviane Boëns, qui déclare dans son mot de conclusion que cette réunion, où l'on a beaucoup parlé de solidarité, a changé son regard sur l'agriculture…
Mais si la solidarité au sein des Cuma n'est pas un vain mot, il a surtout été question de mécanisation agricole lors de la seconde partie de cette réunion. Ainsi, le responsable Agrodev de la Fédération nationale des Cuma (FNCuma), Stéphane Chapuis, et Éric Encausse, chargé de l'innovation à la FNCuma, sont venus présenter le Plaidoyer pour une mécanisation responsable, durable et vivable de l'agriculture française.
« Ce plaidoyer est le fruit d'un travail de deux ans avec une commission de la FNCuma, précise Stéphane Chapuis. Il s'agit de reposer dans le débat public le sujet de la mécanisation qui ne s'est plus jamais posé depuis le plan Marshall. Les Cuma ont été créées par l'État avec la volonté de mécaniser la France mais depuis ce plan, il n'y a plus de politique coordonnée », relève-t-il.
Ce document s'appuie sur des chiffres pour susciter une prise de conscience. De fait, le coût de la mécanisation s'élève à 18 milliards d'euros par an pour les agriculteurs, il représente 25 % des charges d'exploitation et génère 1,3 milliard d'euros de soutien fiscal. Par ailleurs, moins de 10 % des machines sont mutualisées. Et chaque agriculteur pourrait réaliser 1 000 litres d'économie de carburant avec de bons réglages et un potentiel de 15 000 euros d'économie en moyenne sur ces charges.
La FNCuma propose donc d'ouvrir un chantier collectif avec les responsables de l'agriculture, une sorte de Varenne de la machine. « Nous avons fait huit propositions pour alimenter le chantier, dénombre Stéphane Chapuis. L'idée mature dans les têtes du cabinet de la ministre de l'Agriculture », se réjouit-il.
Orientation fiscale
Parmi ces propositions : « Créer un dispositif fiscal pour inciter à mutualiser le parc de machines. Aujourd'hui, la fiscalité est orientée sur la modernisation mais les priorités ne sont plus les mêmes. Un boulanger ne change pas son four sous prétexte qu'il est amorti mais quand il est foutu, argue-t-il. Maintenant nous souhaitons que les pouvoirs publics prennent la main ».
Éric Encausse a enchaîné en présentant Camacuma, la Cuma des Cuma. Le système a été créé parce que 600 millions d'euros sont investis dans le matériel par les Cuma tous les ans et que les prix ont augmenté de 32 % depuis 2021 sur tous les matériels, alors que la hausse n'a été que de 18,4 % dans le secteur du BTP et de 12,8 % sur la consommation globale. Or, si le BTP a su maîtriser la hausse, c'est grâce aux grands comptes.
Dans cet esprit, Camacuma propose donc la mutualisation d'achats de matériel mais aussi la location d'usage sur des tracteurs, télescopiques ou mini-pelles : « Cela permet d'offrir aux Cuma une visibilité sur cinq ans sans frais supplémentaires. Tout est compris et le loyer est fixe sur cette durée. Seule l'assurance est à la charge de la Cuma », précise Éric Encausse.
Le président de la FRCuma, Stéphane Dubois, précise : « Nous avons un partenariat avec Claas. C'est le seul constructeur à avoir répondu mais nous n’avons pas obtenu tout ce que nous voulions. C'est un pari sur l'avenir. La location d'usage, nous n'avons pas ce gène en agriculture ».
Il conclut ensuite les travaux : « La culture du matériel dans sa cour a atteint ses limites, certains ont franchi ce cap depuis longtemps, d'autres souhaitent y travailler, constate le président. Une chose est sûre, nous devons tous y réfléchir sérieusement. Le renouvellement de génération ne se fera que sur des fermes économiquement, socialement et environnementalement viable. C'est sur ce principe que la FRCuma cible son travail ».
Changement de président
En parlant de transmission, cette assemblée générale est l'occasion pour Stéphane Dubois d'annoncer son retrait de la présidence. Il est remplacé par Frédéric Cadieu. La journée s'est poursuivie par un repas au restaurant d'entreprise et la visite du site. En tout cas, ces travaux auront donné matière à réflexion…
*Coopérative d'utilisation de matériel agricole.
Présentation de Mecagest
Les travaux de l'assemblée générale de la FRCuma sont l'occasion de parler de la relance de l'outil Mecagest par Kevin Chantereau. Celui-ci permet de réaliser un diagnostic de mécanisation d'une exploitation. « 25 000 exploitations ont été diagnostiquées et 40 % d'entre elles ont une marge de progression de 100 euros/hectare/an, relève-t-il. L'intérêt est d'analyser les charges de mécanisation, d'éviter les biais liés aux politiques fiscales, d'analyser les coûts par poste et de les comparer à des valeurs de référence ». Il est d'autant plus pertinent en cas d'installation, de changement de stratégie d'investissement ou de difficulté. La prestation est offerte aux nouveaux installés de la région.