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Vers une agriculture multi-performante

Dans le cadre d’un cycle de conférences « pour éclairer les évolutions de demain », la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a organisé une conférence sur le thème Embarquez vers la performance durable, lundi dernier à Blois.

Afin d’accompagner les agriculteurs en recherche de solutions face aux attentes grandissantes de la société mais également face aux aléas climatiques, la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a organisé une conférence sur la thématique de la performance durable, lundi 18 novembre à l’auditorium du Crédit agricole Val de France à Blois.

Devant les quatre-vingts personnes présentes, le président Arnaud Bessé a annnoncé  : «  L’agriculteur doit être bon partout  : économiquement, techniquement, socialement, environnementalement… Aujourd’hui on ressent le besoin de quelque chose d’autre, de plus. La chambre d’Agriculture évolue pour continuer d’accompagner au mieux les agriculteurs  ».

Afin d’illustrer les propos du président, Mikaël Naïthlo, chef du service Innovation développement et pratiques agricoles à Chambres d’Agriculture France (APCA), a expliqué comment les chambres d’Agriculture tendent vers le conseil multi-performance  : «  Il y a une réflexion croissante sur le devenir des exploitations et comment répondre aux enjeux multiples et de plus en plus complexes. Les agriculteurs attendent de la Chambre qu’elle les mette en réseau, les accompagne dans la réflexion de groupe et individuelle et qu’elle soit source d’expertise et d’information, déclare l’expert. Et tout ça ce n’est pas l’accompagnement technique qui permet d’y répondre, mais bien l’accompagnement multi-performance  ».

Selon lui, les techniciens passent d’un rôle de technicien prescripteur à celui d’accompagnateur, avec une approche globale du système, une intervention sur l’observation quotidienne et un agriculteur responsable de ses choix. «  Coaché par le technicien, l’agriculteur va faire des choix en lien avec sa réalité, ses enjeux, mais aussi ses envies, sa philosophie, sa vision…, a-t-il annoncé. Ça se fait en tâtonnant. Le conseiller se sert de la mosaïque de compétences de la Chambre pour accompagner des gens qui tâtonnent, et tâtonne avec eux ».

Éric Birlouez, ingénieur agronome et sociologue de l’agriculture et de l’alimentation, est ensuite intervenu pour détailler les attentes sociétales qui influencent l’agriculture.

Se basant sur de nombreuses études, il a exposé que le mangeur français type en 2019 a des attitudes qui se renforcent et s’accélèrent  : «  Plus attentif à son alimentation, plus informé (mais pas nécessairement mieux), plus exigent, pressé et plus versatile, convaincu du lien alimentation - santé (y compris les jeunes) et alimentation - environnement et climat. Par ailleurs, le consommateur se montre davantage inquiet face à son assiette, plus méfiant, voire parfois défiant. Si le prix demeure le critère d’achat numéro 1 pour 40  % des Français, une grande majorité place la qualité avant le prix, souhaitant donner du sens à son alimentation  ».

Partant du principe que l’on est ce que l’on mange, il a assuré que «  les citoyens-­consommateurs veulent reprendre en mains leur alimentation, se rassurer, se reconnecter aux aliments et aux producteurs pour donner du sens à leurs choix et avoir un impact positif. On voit l’émergence d’une éthique alimentaire  : manger moins pour manger mieux  ».

«  Cette éthique alimentaire tourne autour de cinq composantes  : la nature, l’animal, le corps, la sincérité et la responsabilité/solidarité, a-t-il poursuivi. La façon dont on se nourrit a un impact sur l’environnement, le climat, le bien-être animal, la sécurité, mais aussi sur la rémunération et les conditions de travail des agriculteurs. De plus en plus de mangeurs sont prêts à dépenser plus pour garantir un revenu aux agriculteurs et le font lorsque cette option est proposée, comme avec les produits C’est qui le patron  ?! ».

Éric Birlouez a conclu son exposé autour de l’une des attentes sociétales qui est de recréer le lien entre agriculteurs et non-­agriculteurs. Comment  ? Au travers de rencontres informelles avec les voisins, habitants, élèves, en étant présent sur les réseaux sociaux, en donnant à voir sur son exploitation grâce à des portes ouvertes, visites, repas partagés, etc.

«  Il n’y a rien de plus fort que de dire à un citoyen  : Ne nous croyez pas sur parole, mais venez vérifier dans nos exploitations, a-t-il poursuivi. Afin de faire vivre la communication, il faut éviter de brandir l’agribashing à chaque fois que l’agriculture est attaquée. Les Français ont une bonne image des agriculteurs. Tout n’est pas contre l’agriculture. Regardez autour, il existe aussi du profbashing…  ».

«  L’objectif à 2025, c’est que 85  % des entreprises agricoles de Loir-et-Cher soient multi-­performantes, a conclu Arnaud Bessé. Pour cela, nous devons ouvrir la voie, animer les débats et apporter des éléments de travail afin que l’agriculteur concilie sa vision avec les demandes du marché, des filières et de la société. C’est le but de cet événement  : créer de la valeur pour nos territoires et assurer la durabilité de l’agriculture  ».

Doriane Mantez

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