Bovins
Une matinée consacrée aux génisses laitières à Villerable
Lors d’une matinée génisses laitières organisée par Conseil élevage lait en partenariat avec la chambre d'Agriculture de Loir-et-Cher, une vingtaine d’éleveurs ont échangé sur des sujets techniques, jeudi 6 mars à Villerable (Loir-et-Cher).
Lors d’une matinée génisses laitières organisée par Conseil élevage lait en partenariat avec la chambre d'Agriculture de Loir-et-Cher, une vingtaine d’éleveurs ont échangé sur des sujets techniques, jeudi 6 mars à Villerable (Loir-et-Cher).

Une vingtaine de participants se sont réunis à l’EARL Bel’épi, à Villerable (Loir-et-Cher), jeudi 6 mars pour assister à la matinée génisses laitières organisée par le Syndicat Conseil élevage lait de Loir-et- Cher (SCEL 41) et la chambre d’Agriculture. Matthieu Haudebert, éleveur bovin laitier, a accueilli les participants sur son élevage. Cette rencontre a été l’occasion d’aborder différents aspects techniques.
Une exploitation qui évolue
Matthieu Haudebert s’est installé en 2007 et depuis cette date, son exploitation a fortement évolué. De 420 000 litres de lait produits annuellement à ses débuts, il a aujourd’hui atteint une production de plus d’un million de litres. L’exploitation s’étend sur 170 hectares, dont 70 hectares irrigables, et compte 85 vaches en traite. Pour améliorer le logement des animaux de l’élevage, un bâtiment photovoltaïque a été construit en 2021. « Pour le moment, je souhaite d’abord gagner en productivité avant d’entamer de nouveaux projets sur l’exploitation. À moyen terme, on essaiera de voir pour acquérir un robot de traite », a confié l'éleveur durant la visite d’exploitation.
L’élevage pratique des vêlages tout au long de l’année, avec un pic en juin, juillet et août. L’objectif est d’atteindre un âge au premier vêlage de 24 mois, contre 26 mois actuellement. « Avant, on pouvait avoir du retard à cause d’une mauvaise détection des chaleurs, mais depuis quatre à cinq ans, nous avons investi dans des colliers détecteurs de chaleurs, ce qui est une aide précieuse. Cela nous permet d’optimiser nos performances et de réduire la pression sur nous et nos salariés », explique Matthieu Haudebert.
Le logement des génisses
Les participants ont visité les bâtiments de l’élevage et la question des bonnes pratiques de logement des génisses a été abordée. Élodie Barlier, conseillère bovin à la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, a rappelé l’importance d’une bonne luminosité : « Pour mesurer la luminosité, le luxmètre est un bon outil ». D’autres aspects essentiels ont été évoqués, comme la ventilation, la qualité de la litière, les cornadis et la mangeoire ou encore l’eau. Concernant cette dernière, la conseillère a rappelé qu’une génisse a besoin de 10 à 50 litres par jour selon son alimentation, avec un abreuvoir idéalement situé tous les 15 à 20 mètres et un débit adapté.
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Autre sujet important évoqué, le parasitisme. Les strongles digestifs, la grande douve, le paramphistome ou encore la dartre peuvent nuire à la croissance et à la santé des génisses. Toutefois, des solutions existent pour faire face, comme pour les strongles. « Un pâturage tournant ou mixte, bovin-ovin par exemple, permet de réduire les contacts entre génisses et larves infestantes de strongles. Par contre, en pâturage tournant, le temps de présence par paddock ne doit pas excéder deux à trois semaines. De même, éviter la surpopulation des parcelles et le mélange des générations en pâture peut être une bonne stratégie », a détaillé Élodie Barlier aux éleveurs présents.
Faire son bilan carbone
La matinée s’est conclue par une présentation sur la gestion bas-carbone. La conseillère de la chambre d’Agriculture a présenté le diagnostic CAP'2ER qui permet d’évaluer l’empreinte carbone d’une exploitation en s’appuyant sur différents indicateurs, dont certains concernant les génisses comme l'âge au premier vêlage (qui ne doit pas dépasser 28 mois), le taux de renouvellement (à maintenir sous 34 %) et la quantité de concentré consommée par les génisses (500 kg/UGB à éviter de dépasser). « C’est un outil précieux, non seulement pour réduire notre empreinte carbone, mais aussi pour améliorer la gestion globale de l’exploitation », a souligné Élodie Barlier.