« Une belle journée en perspective ! »
Cuma. Le jeudi 5 octobre, à Nancray-sur-Rimarde, la Fédération des Cuma du Loiret organise une journée de démonstration d’arrachage de betteraves. Animateur et conseiller machinisme de l’entité, Kevin Gallien présente l’événement.
Loiret agricole et rural : Quels sont les objectifs de cette journée ?
Kevin Gallien : Nous sommes partis du constat suivant : dans le Loiret, il n’y avait pas eu de démonstration d’arrachage de betteraves depuis plus de vingt ans ! Or la betterave sucrière est très importante dans le département. Il fallait donc que nous organisions une journée à thème comme il en existe une avec Betteravenir. Par ailleurs, dans le Loiret, on trouve essentiellement des automotrices : au niveau des Cuma, les chantiers décomposés et les intégrales sont peu développés. Or on ne construit plus d’automotrice. D’ici cinq ans, la plupart d’entre elles seront très vieilles et il n’y aura plus de pièce. Question : qu’est-ce qu’on prend comme machine ? Qu’est-ce qui est adapté au sol et au parcellaire du Loiret ? Voilà comment est née l’idée de cette journée. L’objectif est de voir ce qui est proposé sur le marché et qui pourrait convenir à nos sols. Ceux-ci sont relativement argileux, contrairement à l’Oise, où ce sont des sols limoneux, faciles à arracher.
LAR : Comment la journée se déroulera-t-elle ?
K.G. : On ne présentera que des arracheuses à betteraves : il n'y aura ni marque de tracteur ni marque de benne, de semoir ou de semence. La journée se composera de deux demi-journées selon un programme identique. Dans un premier temps, chaque constructeur présentera sa machine pendant quelques minutes avant de la faire tourner puis de l’arrêter. Ensuite, un autre constructeur procédera de même et ainsi de suite. Dans un second temps, il y aura une présentation globale : chaque constructeur fera tourner sa machine comme il l’entend.
LAR : Combien de constructeurs seront présents ?
K.G. : Cinq : Ropa, Gilles, Grimme, Holmer et Vervaet.
LAR : Parmi les Cuma du Loiret, comment se répartissent les automotrices et les intégrales ?
K.G. : On a six automotrices et deux intégrales.
LAR : À terme, certaines Cuma prévoient-elles d’investir ?
K.G. : La plupart des Cuma qui possèdent des automotrices n’ont pas de très grosses surfaces à arracher. Or acquérir une intégrale représente un investissement de 500.000 €. Je ne pense pas qu’une Cuma seule achèterait une intégrale. En revanche, regrouper des structures afin d’avoir les capacités d’investir, peut-être !
LAR : En fonction de la surface arrachée, quel est le matériel adapté ?
K.G. : Du décomposé permet de faire jusqu’à 150 ha. Avec une automotrice, on fait de 50 à 220 ha. L’intégrale est adaptée à partir de 300, voire 350 ha, et jusqu’à 700 ha. D’où une problématique : les constructeurs ne fabriquant plus d’automotrice, il y a deux cents hectares pour lesquels on n’a pas de solution technique.
LAR : Un mot de conclusion ?
K.G. : Dans la mesure où il s’agit d’une journée technique, on espère qu’il y aura du monde. Le but n’est pas de mettre les constructeurs en défaut mais de montrer les machines dans un contexte local. On n’a pas pris la parcelle la plus difficile. Néanmoins, l’objectif est d’avoir des conditions de sols montrant les atouts de chaque machine ainsi que leurs limites. Nous travaillerons avec l’Institut technique de la Betterave ainsi qu’avec le Syndicat betteravier du Centre. Sans oublier la MSA, les différentes banques, etc. Une belle journée en perspective !