Un salarié, deux employeurs et des lycéens de Nermont
La Chambre, l’Asa* et la FDSEA ont déroulé leur action Binômes au sein des établissements de l’enseignement agricole, comme à Nermont à Châteaudun le 24 janvier.
Maxime Mercier, chef de chantier de l’ETA Belisa (filiale d’Axéréal), côté salariés, Christelle Bois, exploitante à Nottonville et Pierre-Emmanuel Moreau, exploitant à Saint-Victor-de-Buthon, côté employeurs, se sont retrouvés le 24 janvier face aux élèves de la terminale bac pro CGEA (Conduite et gestion de l’entreprise agricole) du LEAP de Nermont, de Châteaudun, pour faire la promotion du métier de salarié agricole dans le cadre de l’action Binômes, organisée par la chambre d’Agriculture, l’Asa* et la FDSEA.
Après que chacun des intervenants a détaillé son parcours et présenté son activité, les élèves ont posé une série de questions : comment gère-t-on l’emploi du temps d’un employé ? Quels sont les risques à embaucher ? Comment est déterminé le salaire ? Acceptez-vous qu’un salarié prenne des décisions ? Quels sont les avantages d’avoir un salarié ? Est-ce qu’un salarié doit savoir tout faire à l’embauche ? Comment sont répartis ses congés ? Y a-t-il une prime de moisson ? Ou encore, ce que gagne le patron par rapport au salarié est-il tabou ?
Sans détour, toutes ces questions ont obtenu des réponses concrètes. C’est d’ailleurs tout l’intérêt de cette action qui met en prise directe les intervenants avec les élèves de l’enseignement agricole.
Ceux-ci savent désormais qu’un employeur préférera un candidat à l’embauche bardé d’un BTS, que son salaire est fonction de son expérience mais qu’il débute au dessus du Smic, qu’il pourra difficilement prendre ses vacances au moment de la récolte ou des semis, qu’il sera associé aux décisions, qu’il renforce la solidité de l’exploitation, qu’il se formera au fil de sa carrière et que ce sont ses qualités d’adaptation, d’honnêteté et sa capacité à maîtriser la règle de 3 qui sont recherchées par les employeurs.
Quant à ce que gagne le patron, il n’y a pas de tabou, en ce moment c’est moins que ce que gagnent leurs salariés, ont répondu les deux employeurs…
Hervé Colin
*Association des salariés agricoles