Aller au contenu principal

« Tout ça remet en cause beaucoup de choses »

Élu référent du service Conseil, Agronomie, Environnement et Expérimentation de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir, Éric Maisons fait le constat d’injonctions incohérentes en matière d’environnement.

« Sur les cultures de printemps, nous avons constaté une forte pression insectes.

Par exemple, dès la levée, le lin de printemps a connu une très grosse pression d’altises qui a amené les agriculteurs à faire trois ou quatre passages d’insecticide, voire, en cas d’échec, à retourner la culture. Le manque d’efficacité des produits sur altise amène les gens à reconsidérer la culture du lin.

Sur la betterave sucrière, depuis l’arrêt du Gaucho, la pression pucerons nous conduit a faire plusieurs traitements avec une efficacité moyenne et un coût important. Le virus transmis par les pucerons peut engendrer des pertes de rendement de 30 à 40 %.

Le pire est qu’au final le résultat est contraire à ce que l’on voudrait nous imposer puisque nous traitons beaucoup plus et que nous détruisons des auxiliaires, ce qui n’est pas le but, nous en sommes conscients, mais sans solutions techniques il faut bien que l’on arrive à produire quand même...

Sur les orges, nous avons subi aussi de fortes attaques de pucerons d’automne, qui n’étaient pourtant pas très nombreux à ce moment-là. Comme les seuils de population n’étaient pas atteints, il n’y a pas eu de traitement. Cependant, les pucerons étaient visiblement très virulents, ce que nous n’avons su qu’à posteriori.

Nous nous retrouvons avec des parcelles bien touchées, ce qui peut avoir une incidence sur le rendement pouvant aller jusqu’à 50 %. En conséquence, les gens vont être amenés à être très prudents et à traiter dès qu’il verront un puceron...

Dès que l’on supprime un produit, on se retrouve face à des impasses. Dorénavant, la consommation d’insecticides monte en flèche, on va nous reprocher de trop traiter. Quand nous avions le Gaucho, nous ne traitions quasiment jamais en végétation.

On nous demande de diversifier nos assolements mais on nous a coupé plein de moyens de pouvoir produire d’autre cultures que blé, colza et escourgeons. Ça va à l’envers de ce que l’on nous préconise. Tout ça remet en cause beaucoup de choses ».

Propos recueillis par Hervé Colin

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
À Leudeville (Essonne), mardi 18 mars. Pour revenir sur la Ferme de Bressonvilliers, les gens du voyage ont détruit le portail qu'avait installé Tanguy Schintgen.
Les difficultés se succèdent à la Ferme de Bressonvilliers
Malgré de nombreuses péripéties, le projet de la Ferme de Bressonvilliers à Leudeville (Essonne) avance petit à petit. Les deux…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Jeudi 20 mars, à Chartres. L'Association des irrigants d'Eure-et-Loir s'est réunie en assemblée générale, la première pour son président Aymeric Souchet (3e à g.).
Les irrigants d'Eure-et-Loir auront l'eau des nappes pour la campagne
L'Association des irrigants d'Eure-et-Loir a tenu son assemblée générale jeudi 20 mars à Chartres, l'occasion de rassurer…
Publicité