Terres bocage gâtinais : la logistique, un point clé pour la coopérative
La coopérative agricole Terres bocage gâtinais, présidée par Jean-Luc Grégoire, a tenu son assemblée générale jeudi 29 novembre à Nemours. L’export des céréales françaises était au cœur d’une conférence-débat à l’issue de la partie statutaire.
40 % des blés collectés en 2019 par Terres bocage gâtinais sont commercialisés sans insecticide de stockage : le chiffre parle de lui même. La coopérative mène un important travaille sur la stratégie de stockage sans insecticide, une demande croissante des clients.
Tel a été un des points développé par le président, Jean-Luc Grégoire, lors de l’assemblée générale de la coopérative le jeudi 29 novembre à Nemours devant une salle comble.
D’autres dossiers ont également été abordés comme l’accompagnement des producteurs en agriculture biologique dès la moisson 2020 avec une production qui évolue rapidement (370 tonnes en 2017, 1200 tonnes collectées en 2019, 3000 tonnes en 2020 et 3500 tonnes en 2021 selon les prévisions).
Ainsi, des aménagements dans le silo d’Égreville pour un montant de plus de 400 000 euros (subventionnés à hauteur de 50 %), permettant le stockage de 3 000 tonnes en bio, seront réalisés début 2020.
Une réflexion est également menée sur le stockage en général, la coopérative étant en déficit sur ce point.
Quant à l’opération nichoir à la ferme lancée l’an passé, 32 adhérents et six silos y participent pour un total de 50 nichoirs installés.
Cette assemblée générale faisait le point sur l‘exercice 2018-2019 dont la collecte totale s’est élevée à 206 500 tonnes (en hausse de 6400 tonnes par rapport à l’exercice antérieur) et le chiffre d’affaires en augmentation. Cette collecte d’un très bon niveau, la plus importante depuis la création de la coopérative, a été réalisée par 332 livreurs.
Le blé représente 45,1 % de la collecte, suivi de l’orge et du colza, ce trio réalisant 96,8 % de celle-ci.
Si la bonne autonomie financière permet de faire face à un coup dur ou à des investissements, il n’en reste pas moins qu’avec un résultat courant négatif (- 100 000 euros), « cette exercice est à oublier ». De ce fait, aucun intérêt aux parts sociales ne sera attribué. « Ce résultat fait suite à des difficultés au niveau de la logistique, qui a entrainé des retards considérables et des déséquilibres financiers », a conclu le président, aux côtés du directeur, Jean-Pierre Pichot, qui fera valoir ses droits à la retraite en janvier prochain.
À l’issue de la partie statutaire, une conférence-débat sur « l’exportation des céréales françaises : forces et faiblesses face à l’offre de nos concurrents internationaux et mer noire », animée par Philippe Heusèle, président de France export céréales, accompagné de Margaux Verdier, responsable suivi des marchés au sein de cette structure.
France Export céréales, installée en Chine, au Moyen Orient, Maroc, des destinations stratégiques pour la France, a pour buts d’avoir un vrai rôle d’information sur l’évolution de la filière française et de démontrer les aptitudes de nos céréales et trouver de nouveaux débouchés.
Alors que la moitié de la collecte de la coopérative Terres bocage gâtinais est exporté, le contexte des marchés mondiaux impacte fortement le prix payé aux sociétaires. Néanmoins, la coopérative est la structure idéale pour faire face aux aléas des marchés mondiaux.
Rappelons que de 2000 à 2010, la France était le troisième exportateur mondial derrière les USA et le Canada. Aujourd’hui, nous sommes 4e au coude à coude avec l’Ukraine et derrière la Russie. Toutefois si les volumes des concurrents de la France sont à regarder, la qualité demandée par certains pays est un atout sur les marchés privés.
« Et le réchauffement climatique sera un enjeu majeur à suivre », a conclu Philippe Heusèle.
Laurence Goudet-Dupuis