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« Soit l’Etat nous aide, soit on ferme !».

Les intempéries de la semaine dernière ont causé des dommages dans de nombreuses exploitations du département rendant la poursuite de l’activité impossible. La FDSEA 45 a souhaité alerté le préfet pour lui demander de mettre en place en urgence des dispositifs d’aide. La FDSEA a invité le préfet sur le terrain pour qu’il capte toute l’ampleur de la situation.

Parcelles de betteraves sous 80 cm d’eau. Commune de Saint Loup des Vignes.
Parcelles de betteraves sous 80 cm d’eau. Commune de Saint Loup des Vignes.
© FDSEA 45

Deux mois de pluie en quelques jours entrainant des centaines d’hectares sous l’eau, des animaux les pattes dans l’eau, des bâtiments et des silos inondés, des robots de traite qui baignent et des agriculteurs désespérés. Voilà ce à quoi on assiste depuis quelques jours en raison de la situation climatique exceptionnelle qu’a subit de plein fouet le département du Loiret. A situation d’urgence, réaction de crise d’urgence : à l’initiative de la FDSEA 45, une visite de terrain avec le préfet a été organisée en présence de la directrice de la DDT et d’agriculteurs victimes des intempéries.

« Soit l’Etat nous aide, soit on ferme ». Voilà les premiers mots émis par Patrice Beaudu, horticulteur sur la commune de Tigy, chez qui s’est déroulée la première partie de la visite.

Dramatique bilan

Propriétaire de 2 ha de cultures spécialisées et producteur  de près de 55 000 plants sur site dont environ 150 000 lavandes (sa production dominante), Patrice Beaudu vient de voir près de 400.000 euros de son chiffres d’affaires voler en éclat. Derrière ce sont près de 25 emplois mis en jeu. Se pose ainsi aujourd’hui le problème de la survie de son entreprise « pour moi, tout est perdu, mes plants sont restés deux jours sous l’eau, et je viens de perdre entre 25 à 30 % de mon chiffre d’affaires. Je ne sais pas si après la décrue, mon site va pouvoir fonctionner et si je vais pouvoir garder mes salariés ».

Selon Jean-Marie Fortin, président des horticulteurs du département (filière qui représente 300 entreprises dans la Région),  la situation est inquiétante «dans 8 à 10 jours on connaitra la réelle étendue des dégâts qui risque d’être lourds sachant que la filière est déjà réellement en danger suite à des coups de bambou successifs». «Nous avons un mois pour relancer la production, sachant que la remise en culture devrait me coûter entre 100.000 à 150.000 euros», ajoute Patrice Beaudu.

Il espère maintenant que le gouvernement l’aidera financièrement pour racheter des plantes «ce ne sont pas des étalements de cotisations MSA, ou un report des annuités d’emprunt qui vont changer les choses. J’attends aujourd’hui une aide financière conséquente de l’Etat».

En réponse, le Préfet a rappelé l’importance de faire remonter au plus vite les dégâts pour ne pas perdre de temps : «il faut avoir une approche filière. J’ai bien conscience  qu’il faut agir vite et qu’il faut faire preuve de souplesse.». Le préfet a ainsi insisté sur le fait qu’il activerait tous les dispositifs possibles.

La visite s’est ensuite poursuivie au sein de l’exploitation céréalière de Vincent Bouin dont les 350ha sont sous l’eau, tout comme ses  400 tonnes de maïs et ses 100 tonnes de blé stockées dans des silos. Cédric Benoist, président de la FDSEA 45 a profité de l’occasion pour insister sur le fait qu’une grande partie des agriculteurs du département était concernée par cette situation de crise, éleveurs et céréaliers y compris.

Pression syndicale

A sa demande de  permettre le fauchage et le pâturage des jachères pour les éleveurs qui ont perdu leur foin, mais aussi de faire preuve de souplesse dans les dates de semis obligatoires dans le cadre de la PAC, le préfet a assuré qu’il ferait preuve d’une très grande souplesse : «on va regarder chaque situation individuelle très vite et on essayer de cumuler des dispositifs.».Tous les leviers seront donc activés selon le préfet et suite à la pression syndicale de la FDSEA 45.

Le défaut de l’entretien de la rivière, le Dhuy,  a été également fortement mis en avant, et Cédric Benoist n’a pas manqué de relever que tous les syndicats de rivières ne jouent pas le jeu sur ce sujet. Pour rappel les services de la DDT avaient été alertés il y a deux semaines à l’occasion d’une journée sur le terrain organisée par la FDSEA 45 sur la thématique des curages des rivières. En réponse, le préfet a souhaité indiquer que tous les enseignements seraient tirés, et d’autant plus que de tels accidents climatiques pourraient se reproduire plus régulièrement.

Accompagner

Si  les agriculteurs attendent avec impatience la décrue pour mesurer l’étendue des dégâts, ce qui est sûr c’est que la FDSEA mettra tout en œuvre pour les accompagner, tout comme le fait remonter Cédric Benoist «l’urgence est économique, il faut rapidement mettre fin à cette détresse et proposer aux agriculteurs des dispositifs d’aide». Mardi 7 juin, un premier comité de crise était ainsi organisé à la DDT en présence de l’ensemble des organisations professionnelles agricoles (banques, assurances, etc.).

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