Rallye du désherbage à Danzé
Dans le cadre d’Innov’action, une cinquantaine d’agriculteurs a pu découvrir les nouvelles pratiques de désherbage en grandes cultures, le 15 septembre, sur l’exploitation de Didier Blais, Le Grand Boulay, à Danzé (Loir-et-Cher).
Pour la troisième journée Innov’action en Loir-et-Cher, la chambre d’Agriculture (CA 41) a mis en avant le désherbage mécanique.
« Même si la situation actuelle est difficile, il faut préparer l’avenir pour continuer à vivre de notre métier en respectant notamment les contraintes environnementales car les pratiques évoluent », a introduit Michaël Graciano, du pôle Grandes cultures de la CA 41.
Didier Blais, agriculteur à la ferme du Grand Boulay, à Danzé, accueillait cet après-midi dédiée au machinisme et autres solutions de désherbage.
« J’exploite 134 hectares de grandes cultures sans labour depuis dix ans et j’ai également une société de prestation avec Jean-Yves Hallouin, mon voisin agriculteur, avec qui on partage aussi du matériel », explique-t-il avant de poursuivre : « Cela nous a permis d’utiliser du matériel performant et des technologies qui accompagnent de nouvelles pratiques. »
Une herse étrille a été présentée. « Elle s’utilise, par exemple, sur du maïs ou de l’orge tout juste germé et il n’y a pratiquement pas de dégâts », présente Michaël Graciano. Une machine qui atteint une vitesse de chantier de 15 km/h.
Les agriculteurs ont aussi eu la démonstration d’une écimeuse du fabricant Combcut pour optimiser la qualité du désherbage. « Elle peut intervenir au-dessus de la culture mais aussi dans la culture lorsque le stade de la plante le permet », explique Michaël Graciano. La machine dispose de lames de cutter dont l’agressivité peut être réglée pour sélectionner les plantes à couper et préserver la culture en place.
« Ce type de machine tourne sur des exploitations en bio dans la région, mais elle peut aussi être utilisée dans le conventionnel car elle est efficace sur les adventices de type vulpin et chardon », ajoute Michaël Graciano. Pour le moment, elle travaille sur huit mètres de large, mais des machines de douze mètres sont en cours de développement. Sa vitesse maximum de chantier est de 15 km/h et il faut changer une fois par an les lames car leur usure diminue la qualité de l’écimage.
« Ce n’est pas un concurrent du pulvérisateur mais sur un chardon, ça marche à tous les coups. Cet outil ne va pas remplacer les autres techniques, mais il est complémentaire », conclut Michaël Graciano.
Une bineuse Garford pour semer des cultures en rang était aussi présentée. « C’est la plus haute gamme des bineuses guidées par caméra avec une précision de deux centimètres », commente Vincent Rigal, conseiller grandes cultures et fourrages à la CA 41.
Jean-Yves Hallouin a également présenté son semoir : « L’objectif de cet outil était de réussir la levée de colza qui est un challenge dans notre région. » La machine intègre l’apport de phosphore directement dans la partie travaillée du sol et permet de diminuer la dose à quinze unités au lieu de cinquante.
Outre le désherbage mécanique, des alternatives aux produits chimiques ont été abordées avec notamment l’agronomie dans la gestion du désherbage et la présentation de l’utilisation de plantes allélopathiques comme le sarrasin, l’avoine brésilienne, la caméline et le chanvre.
Durant l’après-midi, les agriculteurs ont aussi pu découvrir de nouvelles technologies comme un drone qui localise les adventices (pour le moment principalement les chardons), grâce à leur biomasse, dans un champ de maïs ou de betterave.
Des vidéos de machines futuristes ont enfin été projetées. « Il y a un vrai engouement des constructeurs pour des machines sans pilote, par exemple, et ça va se développer dans les prochaines années », souligne Vincent Rigal.