Plutôt une bonne campagne selon le Cerfrance alliance Centre
Le Cerfrance alliance Centre a livré aux institutionnels du monde agricole les chiffres de son observatoire des exploitations, le 4 octobre à Chartres.
En ouvrant la réunion qui présentait aux institutionnels du secteur agricole les résultats du panorama des exploitations d’Eure-et-Loir à l’issue de la dernière récolte, le 4 octobre à Chartres, le directeur général du Cerfrance alliance Centre, Vincent Bouteleux, a évité tout suspense : « les chiffres que nous allons vous présenter sont révélateurs d’une campagne pas si mauvaise que ça ».
Il a néanmoins relativisé son propos en soulignant qu’il y avait derrière ces chiffres, des femmes et des hommes pour qui ce n’était pas facile.
Ce sont Jean-Luc Delalande et Nicolas Roche qui sont entrés dans les détails de ce panorama, réalisé sur une base de plus de cinq cents exploitants en appliquant aux résultats connus de 2018 les tendances observées en 2019.
Ils ont rappelé d’abord que les prix des céréales étaient montés en 2018, une bonne nouvelle, avant de baisser de nouveau en juillet...
En revanche, les rendements ont augmenté en 2019, s’établissant à 8,7 tonnes de blé tendre à l’hectare contre 7,7 tonnes en 2018. Idem en blé dur, en orges d’hiver, en dépit d’une certaine hétérogénéité, en orges de printemps et en pois. En colza, la baisse a été moins forte selon eux en Eure-et-Loir que dans le Loiret et le sud de la région.
Leur analyse des résultats c’est concentrée sur les exploitations en Scop. L’évolution du produit entre 2017 et 2018, est de -2 % et les charges ont légèrement progressé : « après la chute de 2016, les prix sont à peine supérieurs à ceux de la période 2001-2007 », a pointé Nicolas Roche. Les tendances sont les mêmes dans chaque petite région, seul le niveau diffère.
Le résultat courant par Utaf* s’établit en 2019 à 20 000 euros, soit le même qu’entre 2004 et 2006. Ce niveau ne dépend pas de la taille de l’exploitation.
Au final, la santé financière des exploitations s’est stabilisée avec un tiers d’entre elles dans une situation à risque et 42 % à risque nul.
Pour le Cerfrance, les critères de performance sont multifactoriels : rendement, efficience des charges, productivité, raisonnement des investissements. L’agriculteur est au centre de sa performance, en posant sa stratégie, en pilotant son activité, il doit intégrer la notion de risque et développer ses compétences. Comme il est seul à piloter, il doit être accompagné.
« Il doit également être capable de prendre du recul et de réfléchir », a conclu le président de la chambre d’Agriculture, Éric Thirouin.
*Unité de travail annuel familial
Hervé Colin