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Phosphore et potassium au menu des Universités du soir

Les 17e Universités du soir organisées par la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir se sont déroulées le 5 novembre sur le thème de la maitrise du coût de la fertilisation en phosphore et potassium.

Le 5 novembre, à Chartres. Pascal Denoroy, ingénieur de l’Inra (à g.) a fait le point sur la recherche en matière de fertilisation P et K lors des 17e Universités du soir.
Le 5 novembre, à Chartres. Pascal Denoroy, ingénieur de l’Inra (à g.) a fait le point sur la recherche en matière de fertilisation P et K lors des 17e Universités du soir.

C’est un thème assez complexe qu’ont abordé le 5 novembre les Universités du soir de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir. De fait, si les mécanismes de la fertilisation azotée sont biens maitrisés, ceux du phosphore et du potassium (P et K), et plus particulièrement leur mobilisation, sont difficiles à appréhender.

Pour répondre aux questions qui se posent à ce sujet, la Chambre à fait appel à une brochette de spécialistes : l’ingénieur de l’Inra et président du Comifer, Pascal Denoroy, le directeur agriculture, environnement et statistique de l’Unifa, Philippe Eveillard et deux agronomes de la maison, Jean-Baptiste Gratecap, et le chef du service, Thierry Savoie.

Comme le veut la formule de ces réunions, trois exposés se sont succédé, suivis chacun par un échange avec la salle.

Ainsi, Pascal Denoroy a commencé par dresser un état de la recherche sur le sujet. Selon lui, il convient avant tout raisonnement de fertilisation P et K de procéder à une analyse du sol en tenant compte de l’historique de la parcelle. Il convient ensuite de ne pas fertiliser au-delà des besoins des cultures mais aussi de ne pas créer de déficiences : « Il ne faut pas gérer P et K comme N », a-t-il souligné, ajoutant que contrairement aux idées reçues, il n’y a pas que 10 % du phosphore apporté qui soit utile, le reste demeure mobilisable.

De leurs côtés, les agronomes de la Chambre eurélienne ont établi un bilan des essais longue durée conduits sur la ferme expérimentale de Miermaigne depuis 1976. Thierry Savoie a glissé qu’une carence en phosphore pouvait être très violente mais qu’un apport de 70 unités était en mesure de la lever. Il a mis en avant également les différents types de phosphore disponibles, invitant à bannir les phosphates naturels et préférer les formes solubles dans l’eau.

Selon lui : « soyez vigilants sur les produits que l’on vous propose, il n’y a pas de produit susceptible de remplacer P et K ».

Pour sa part, Jean-Baptiste Gratecap s’est exprimé sur les résultats des essais et plus concrètement sur les effets d’une carence. Pour le phosphore, sur sol pauvre, le décrochage arrive en moyenne au bout de trois ans, il est le plus fort sur colza (- 30 %), blé sur blé (- 30 %), triticale, orge d’hiver et betterave (- 20 %). Il arrive au bout de six ans sur sol riche mais le décrochage est plus léger. En revanche, un surplus profite un peu au colza et au maïs fourrage.

Pour le potassium, les effets des carences sont plus ténus. Cependant, comme l’a rappelé ensuite Philippe Eveillard dans son intervention, il faut toujours apporter P et K ensemble.

Le représentant de l’Unifa a fait un point sur le marché de ces engrais minéraux, rappelant en passant que si l’on utilise au fil des ans un peu moins d’azote, on utilise surtout beaucoup moins de phosphore et de potassium. Leur teneur dans les sols céréaliers baisse depuis dix ans : « ce qui est dans vos sols est une vraie richesse, même si elle n’est pas disponible immédiatement, il faut l’entretenir », a-t-il conclu.

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