Partout en Ile-de-France, la moisson 2015 s’annonce plutôt « satisfaisante »
Partout en Ile-de-France, la moisson est déjà bien avancée, voire achevée dans certains secteurs, et les récoltes sont globalement satisfaisantes.

En Ile-de-France, partout dans la plaine, les fortes chaleurs de fin juin-début juillet et le manque d’eau depuis le mois de mai ont fait craindre le pire pour les récoltes. On attendait des cultures séchées avant d’avoir eu le temps de mûrir.
Mais en engageant les moissonneuses-batteuses dans les champs dès la fin du mois de juin, c’est une belle surprise qui attendait les agriculteurs. La récolte est en fait globalement satisfaisante.
Dans tous les départements d’Ile-de-France, la récolte d’orge d’hiver, désormais achevée, est bonne, voire même « exceptionnelle », dans les Yvelines et le Val-d’Oise, note le directeur de Sevépi, Jean-Baptiste Hue, qui détaille : « Nous atteignons un rendement moyen jamais connu pour notre coopérative, soit 90 qx/ha. C’est 10 % de plus que l’an dernier. Le calibrage et le poids spécifique (PS) sont bons, le taux de protéines, lui, est de 9,6 donc dans le bas de la fourchette mais correct. »
Du côté du sud des Yvelines, de l’Essonne et de la Seine-et-Marne, la tendance est identique. « Le rendement moyen tourne autour de 85 qx/ha, le PS et le calibrage sont bons », s’accordent à dire les directeurs de Terres bocage gâtinais et de la coopérative Ile-de-France sud, Jean-Pierre Pichot et Hervé Courte. Seul petit bémol pour le taux de protéines, « tout juste correct ».
Tandis qu’en Seine-et-Marne, la récolte est achevée, il reste moins de 10 % à moissonner dans les Yvelines et un peu plus de la moitié plus au nord de l’Ile-de-France.
« Les rendements sont estimés entre 80 et 86 qx/ha avec un PS supérieur à 79 et un taux d’humidité de 12,5 % », explique Jean-Pierre Pichot.
Des résultats quasiment homogènes partout en Ile-de-France avec, là encore, un bémol : un taux de protéines généralement faible qui « atteint difficilement les 11 », précisent les trois directeurs des coopératives.
Si l’explication « fort rendement = peu de protéines » a un temps été avancée, elle est largement insuffisante. « Il faut plutôt chercher en regardant de plus près les variétés, la structure du sol et le fractionnement de l’azote », soulignent Hervé Courte et Jean-Baptiste Hue.
Dans les départements franciliens, le colza ne fait pas l’unanimité cette année. Les Seine-et-marnais réalisent « une très belle campagne avec 36-37 qx/ha de moyenne », confie Jean-Pierre Pichot. Idem du côté des adhérents de Sevépi : « La première moitié a été récoltée et les rendements sont estimés à 37-38 qx/ha. Nous sommes optimistes », se réjouit Jean-Baptiste Hue.
Une bonne nouvelle que ne partage pas le directeur de la coopérative Ile-de-France sud : « Le colza, c’est la contre-performance de l’année car les résultats sont très hétérogènes. Les rendements oscillent entre 28 et 40 qx/ha. »
Enfin, la récolte de pois et féveroles est très hétérogène, tout comme l’orge de printemps. « Magnifique » dans certains secteurs et « très décevante » dans d’autres.
Les professionnels notent toutefois cette année une belle fenêtre météorologique pour la moisson et sont « plutôt optimistes » quant au bilan de cette campagne.
La moisson 2015 aura aussi été marquée par de fortes chaleurs, du vent et l’absence de précipitations entraînant plusieurs départs de feu dans les champs. Le département de l’Essonne a sans doute été le plus impacté avec cinq départs de feu à déplorer dès le premier week-end de moisson.
L’un des incendies les plus importants aura d’ailleurs sans doute été celui de Méréville mi-juillet, où 90 hectares ont brûlé. Pour faire face, les agriculteurs ont, pour beaucoup, pris des mesures de précaution en se munissant au moins d’un extincteur dans la moissonneuse et parfois même en détourant le champ avec un déchaumage.