« Nous avons fait notre meilleure récolte de printemps »
Apiculteur à Dammarie (Eure-et-Loir), Jean-François Billard fait le point sur la récolte printanière de miel.
« La récolte de printemps vient de s’achever et nous sommes contents. Les médias annoncent la récolte du siècle mais en France, ce n’est pas vrai partout. Au nord de la Loire c’est bon, mais au sud, non, ni en Bourgogne d’ailleurs. C’est dans le Centre-Ouest, où le printemps a été sec, que la récolte a été la plus abondante.
La végétation a pris quinze jours d’avance cette année. Nous avons débuté la récolte fin avril, contre début mai d’habitude.
L’année 2019 a été très moyenne, cette année nous avons fait notre meilleure récolte de printemps. Cependant, pour les anciens, une bonne récolte de printemps signifie une mauvaise récolte d’été…
Nous avons terminé la récolte le 21 mai et depuis les ruches ne donnent rien, certaines sont en difficulté. Il y a toujours un trou après l’acacia et avant le tilleul durant lequel les colonies peinent. Pour notre part, nous nous refusons de les nourrir, sinon il y a un risque de retrouver du glucose dans le miel….
Mais tout n’est pas rose, une bonne récolte fait baisser le prix des conditionneurs.
D’autre part, nous avons constaté qu’il y a encore des agriculteurs qui traitent les colzas en pleine journée. Ce n’est pas normal, normalement ils savent faire. Nous ne sommes pas contre le fait qu’ils traitent, il faut produire, mais s’il y a une plante à laquelle il faut faire attention, c’est le colza. Ce n’est pas la majorité qui agit comme ça mais ceux-là ruinent le travail de toute une année… »
Propos recueillis par Hervé Colin