Non à « Perthes-en-Caravanes »
Cent cinquante personnes ont répondu présent à l’appel lancé par le syndicat cantonal de Perthes le 1er juin pour dire non à une aire de grand passage à Orgenoy.
Agriculteurs, maires munis de leur écharpe tricolore, la députée Aude Luquet, les conseillers départementaux Béatrice Rucheton et Jérôme Guyard, des représentants du centre commercial de Villiers-en-Bière et des habitants du secteur : cent cinquante personnes se sont retrouvées vendredi 1er juin au rond-point de la Mort sur une parcelle en maïs pour dire non au projet d’aire de grand passage à Orgenoy.
En effet, sur cette parcelle de seize hectares, exploitée par Olivier Thuegaz, située aux confins des communautés d’agglomération de Melun Val-de-Seine et du Pays de Fontainebleau, la préféte de Seine-et-Marne envisage de créer une aire de grand passage de quatre hectares pour le secteur de Melun.
« Nous sommes furieux contre ce projet d’implantation de cette aire de grand passage au milieu d’une plaine paysagère difficile à préserver et du périmètre de captage de Villiers-en-Bière », a avancé le président du canton de Perthes-en-Gâtinais, Denis Allard.
Des propos appuyés par le président de la FDSEA de Seine-et-Marne : « Nous devons tous être unis sur le sujet. Les agriculteurs ne doivent pas être pris en otage ».
Quant aux élus du Parc naturel régional (PNR) du Gâtinais, ils sont vent debout contre ce projet. Pour le maire de Perthes-en-Gâtinais, représentant du PNR, Alain Chambron : « Ce projet est inacceptable pour des raisons de travail et d’environnement. Comment accepter de faire baisser le chiffre d’affaires d’un agriculteur ? Avec l’accueil des gens du voyage de la communauté d’agglomération de Fontainebleau — une aire de grand passage reste à positionner —, ce ne sera plus Perthes-en-Gâtinais mais Perthes-en-Caravanes. Nous ne sommes pas contre une catégorie de personnes, mais concertons-nous et évitons les terres agricoles ».
Les élus locaux se sont succédé au micro, enchaînant parfois de vifs échanges avec les participants et entre eux. Et d’alerter : la création des aires ne résoudra pas tout le secteur qui n’est pas en règle vis-à-vis des aires d’accueil.
Toutefois, un point de convergence entre tous les acteurs se dessine : la nécessité de se mettre autour de la table pour évoquer le sujet et prendre des décisions. Cette première étape a été franchie mercredi dernier avec la tenue d’une réunion en préfecture. Affaire à suivre.