Moissons : un bilan en demi-teinte pour le Loir-et-Cher
Lors du bilan provisoire de la moisson du 21 juillet, le président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, Philippe Noyau, a annoncé des rendements sous la moyenne, mais une qualité satisfaisante.
Le 21 juillet, alors que la moisson n’est pas tout à fait finie dans le Loir-et-Cher, Philippe Noyau, président de la chambre d’Agriculture, a annoncé un bilan provisoire en demi-teinte avec « une récolte qui ne compensera pas l’année catastrophique de 2016 ».
Les rendements sont moyens et heureusement les qualités sont plutôt satisfaisantes.
Mais la déception se fait ressentir… Cette récolte ne compensera pas l’année passée.
« On partait sur de très bons potentiels, mais ces moissons sont bien en-deçà de nos espérances. », a déclaré le président.
Mais comme l’a rappelé Blandine Terrier : « On sait qu’il nous faudra plusieurs années pour compenser 2016 ».
Dominique Descoureaux, responsable du pôle grandes cultures, a mis en avant le record historique de chaleur avec vingt-cinq jours du 15 mai au 25 juin à plus de 25° (+1,1° par jour en mai et +2,6° par jour en juin), au lieu de sept à huit jours.
« Or, la croissance des céréales s’arrête lorsque la température dépasse 25° ».
Sur les 280 000 ha de surface agricole utile en Loir-et-Cher, le blé tendre avec 86 000 ha, a une récolte légèrement en dessous de la moyenne quinquennale qui est de 68 quintaux à l’hectare. « En dessous, mais pas de beaucoup », a déclaré le président, qui a pointé de grosses irrégularités des rendements (de 40 à 80 quintaux à l’hectare) en fonction des terres et des pluviométries.
L’orge, qui compte 25 000 ha, et le blé dur avec 21 000 ha (une spécificité de la Beauce), affichent des chiffres inférieurs aux moyennes.
« Toutes les céréales sont en dessous des espérances. » Mais heureusement, comme l’a souligné Dominique Dhuy, administrateur de Axéréal, « cette année, l’orge est de qualité avec un taux de protéines de 11,5 % », ce qui est dans la tranche de qualité idéale pour la brasserie.
Le colza sur 45 000 ha, malgré 25 % de ressemis, fut la bonne surprise, avec des rendements plutôt bons et un taux d’huile très satisfaisant (44 % atteints) : en sols profonds et moyens de 40 à 45 q en moyenne pour frôler les 50 q dans les meilleures situations, un peu moins bon en sols plus superficiels.
« Même les colzas mal implantés en Beauce qui ne ressemblaient à rien à la sortie de l’hiver arrivent à faire les 30-35 q, seuls quelques parcelles caillouteuses décrochent à 20 q », a annoncé Dominique Descoureaux.
Un point spécifique a été fait sur les pois (tête de rotation sur 3 000 ha) et la culture du tournesol, qui ne compte aujourd’hui plus que 3 800 ha contre plus de 10 000 ha en 2010.
« Moins on en fait, moins on a de chance de réussir les tournesols car c’est une culture compliquée à produire », a ajouté Dominique Descoureaux.