Mes châtaigniers sont malades, est-ce grave docteur ?
Vendredi 16 mars, une quarantaine de personnes ont participé à une journée dédiée au châtaignier sur la commune de Chaumont-sur-Tharonne.
Depuis quelques années, l’état sanitaire du châtaignier est préoccupant en région Centre, et plus particulièrement en Sologne de Loir-et-Cher, où il n’est pas rare de voir en forêt des châtaigniers décliner, voire dépérir…
Ces détériorations de l’état sanitaire peuvent avoir différentes origines.
Leur impact peut être variable et il est parfois difficile de savoir comment s’y prendre pour les gérer. Dans ce sens, le Centre régional de la propriété forestière de l’Île-de-France et du Centre-Val de Loire et le Groupement de développement forestier de Loir-et-Cher (GDF41) ont organisé une réunion gratuite le 16 mars à Chaumont-sur-Tharonne pour aider les propriétaires forestiers à y voir plus clair.
La matinée en salle a permis aux propriétaires forestiers d’être informés des problèmes sanitaires présents sur le châtaignier.
Une fois le contexte du châtaignier en région Centre et dans le Loir-et-Cher largement brossé, François-Xavier Saintonge, du Département de la santé des forêts (DSF), a donné un bel aperçu de la situation phytosanitaire du châtaignier en 2018, en détaillant quelques méthodes de gestion forestière et leurs conséquences sur cette essence : « Le châtaignier est très exigeant. Il lui faut une station optimale avec un sol sain, non calcaire, léger et filtrant. Mais le problème c’est qu’il est aussi très colonisateur. C’est une essence compliquée qui a aujourd’hui trois nouveaux parasites à gérer : encre, chancre, cynips ».
Gaël Réveillé, d’Unisylva, est ensuite intervenu sur le sujet des aides techniques et financières pour l’amélioration des peuplements pauvres ou dépérissants.
L’après-midi s’est poursuivie sur le terrain. L’occasion de mettre en pratique ce qui a été présenté le matin.
Cette demi-journée en forêt a permis dans un premier temps de visiter un peuplement mélangé avec une atteinte des châtaigniers et dans un second temps un peuplement pur de châtaignier atteint en totalité par la maladie. La nécessité de régénération artificielle est alors nécessaire pour un devenir de ce dernier peuplement.
Afin que les meilleures conditions soient réunies, les trente-deux propriétaires ont été divisés en cinq groupes, chacun animé par un représentant du CRPF, du GDF41 ou du DSF. À travers des observations minutieuses d’arbres atteints par un pathogène, les membres du groupe ont pu diagnostiquer divers symptômes : encre, chancre, cynips, écorçage, etc.
« Ces ateliers en petits groupes ont permis également de sensibiliser les propriétaires à la sylviculture et ses impacts sur les peuplements forestiers, sur les débouchés des bois. L’adaptation des essences à la station est un point important pour la réussite d’un projet forestier qu’il ne faut pas négliger », a rappelé Xavier Kasper, conseiller forêt/agroforesterie au GDF41.