Maintenir la pression
Crise de l’élevage : l’édito de Florent Leprêtre et Jean-Michel Gouache, présidents des FDSEA du Loir-et-Cher et d’Eure-et-Loir.
« Depuis plusieurs années, les éleveurs français vendent leurs produits à un prix inférieur à leurs coûts de production. L’aggravation continue de cette situation et la sécheresse de ces derniers mois menacent directement l’existence de l’élevage dans nos départements. L’accumulation de normes créant des charges improductives, le coût du travail supérieur à celui de tous nos concurrents, détruisent aujourd’hui toute une filière.
La qualité technique, génétique, environnementale de nos élevages, l’investissement humain et la passion des éleveurs ne suffisent plus à compenser le terrible déficit concurrentiel que nous subissons du fait des pouvoirs publics et du comportement irresponsable d’une partie des transformateurs et distributeurs.
Les actions menées dans nos deux départements et partout en France contribuent à une prise de conscience, par les autorités, l’aval de la filière et le grand public.
De la prise de conscience à l’action, il y a un pas que le gouvernement ne franchit pas. 22000 exploitations en faillite, de l’aveu même de notre ministre, mais combien en difficulté ? Combien d’agriculteurs ne touchent pas le Smic pour 365 jours de travail à un rythme insoutenable ?
La réponse du ministère : un plan d’urgence ! Encore un ! Des reports d’échéances pour l’essentiel, de l’endettement facile et quelques allégements de charges ponctuels, ridicules et difficiles d’accès. On nous propose des cellules d’urgence, des réunions, des dossiers, mais pour quel volume d’intervention ? Pour quels coûts de mise en œuvre ?
Les revendications sont claires : plus de prix, moins de normes qui pèsent sur les charges, pour toutes les productions, animales comme végétales. Car non seulement les engagements de revalorisation des prix n’ont, pour la plupart, pas été tenus, mais il faut aussi avoir conscience qu’ils ne suffiront pas à donner un vrai revenu.
La FNSEA promet des actions dès la rentrée. En attendant, il est indispensable de maintenir la pression sur le terrain. »