Louer son bâti à des entreprises
Dans le cadre des journées diversification organisées par la chambre d’Agriculture, une matinée était consacrée à l’accueil d’entreprises sur son exploitation.

Comment valoriser des bâtiments agricoles devenus obsolètes pour l’activité agricole ? Cette question, de nombreux exploitants agricoles se la posent.
Pour preuve, le succès rencontré par l’une des journées diversification organisées par la chambre d’Agriculture de région Île-de-France jeudi 26 avril à Jossigny, sur le thème de La valorisation du bâti agricole en location aux entreprises, où Didier Corman accueillait les participants.
Face au nombre d’inscrits, une seconde rencontre est programmé mardi 19 juin.
Après avoir présenté l’exploitation sur laquelle il est installé avec son frère en Gaec, l’accent a été mis sur l’activité de location de bâtiments (hangars et bureaux) à des entreprises. En 1984, à la suite de l’arrêt de la production d’endives, il aménage la dalle d’un des bâtiments pour le valoriser via la location de garages à caravanes.
Puis très vite, un artisan s’est installé. Au fil des années, les surfaces aménagées pour cette activité, et gérées par deux SCI, se sont développées. Aujourd’hui, un certain nombre de locaux commerciaux sont proposés avec des surfaces variant de 50 à 250 m2 sur trois sites très proches. Les bâtiments ont été aménagés avec l’appui du salarié de l’exploitation, fournissant ainsi une activité lors des périodes creuses.
« Dans la mesure du possible, j’essaie de faire correspondre le local aux besoins du locataire », explique Didier Corman, qui insiste sur l’importance de la communication et des échanges avec les locataires.
« C’est un double métier avec la gestion des compteurs d’eau, d’électricité, des loyers », souligne Damine Corman, qui dans sa philosophie souhaite être présent et au service des entreprises. « Gérer la cohabitation est primordiale. » Certains locataires sont là depuis vingt-huit ans. En moyenne, la rotation porte sur deux-trois départs par an.
Dans ce territoire périurbain, cette activité crée une dynamique économique tout en contribuant au maintien de l’agriculture, mais cette activité est également source de revenu complémentaire sur le long terme et de création de lien social avec les artisans. Pour ces derniers, c’est également le moyen d’avoir un local facilement accessible et 30 à 50 % moins cher que dans une zone artisanale
« Attention, ici, cela représente trente-cinq ans de travail et de décisions », note Didier Corman.
Cette présentation, suivie d’une visite, a donné lieu à de nombreuses questions sur des sujets aussi variés que les documents d’urbanisme, les problématiques fiscales, juridiques, les activités qui peuvent poser problèmes, la gestion des flux, en présence d’un architecte du CAUE (Conseil d’architecture et de l’environnement de Seine-et-Marne), Philippe Grandjean.