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Loir-et-Cher : actualité chargée mais pas enjouée

En cette rentrée 2019, l’actualité agricole est dense dans le département. La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a fait un point lundi dernier à Blois.

Lundi 23 septembre, le président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, Arnaud Bessé, et sa directrice, Alice Tissier, sont revenus sur les sujets abordés lors de la dernière session  : sécheresse, stockage de l’eau, ZNT (Zones de non-traitement), HVE (Haute valeur environnementale), réduction de la TATFNB (Taxe additionnelle à la taxe foncière sur le non-bâti)…, tout y est passé.

«  Lors du bilan moisson, nous avions évoqué nos craintes au sujet de la sécheresse. Et tout ce qui s’est dit s’est confirmé, regrette Arnaud Bessé. La sécheresse estivale a des conséquences directes sur l’affouragement des troupeaux, sur la productivité des animaux, sur la qualité des prairies, ainsi que sur l’ensemble des productions agricoles. Certains éleveurs sont découragés  ».

L’impact économique au niveau des élevages est évalué à plus de 5,2 millions d’euros de charges pour réaliser le ré-affouragement des troupeaux, et plus de 1,6 million d’euros de perte de production, soit en moyenne 13 000 euros par élevage impacté.

Afin de faire un état des lieux, une enquête a été menée auprès de chaque élevage du département, «  pour voir toutes les situations difficiles, cas par cas, et apporter la meilleure solution à chacun, a déclaré le président. Plus que jamais en cette période de crise on a besoin de garder le contact avec eux  ».

Une situation d’urgence qui soulève de nombreuses questions, dont celle de l’accès à l’eau. «  Bien que ça fasse des années que nous évoquons le problème de l’eau, il n’y a toujours pas d’approche globale. Monsieur le Préfet avait annoncé la mise en place d’une cellule. Il serait bien qu’elle soit effective rapidement  », a annoncé Arnaud Bessé, avant d’enfoncer le clou  : «  On a déjà fait ce constat il y a huit ans (sécheresse 2011), on savait ce que l’on devait faire, mais à la suite de problèmes politiques, idéologiques et financiers rien n’a été fait ou pas grand-chose  ». Selon lui, de petites réserves multi-usages seraient la clé  : irrigation, réserve incendie, soutien d’étiage, bassin tampon de drainage…

Cette réunion a bien évidemment été l’occasion de rappeler l’opposition totale de la Chambre au projet de décret et d’arrêté relatifs à l’utilisation de produits phytosanitaires à proximité des habitations.

«  Pour faire simple, les agriculteurs ne font pas n’importe quoi avec les produits de traitement. Ils utilisent des produits homologués, sont formés, respectent des normes et sont tous détenteurs d’un Certiphyto  », a-t-il déclaré avant de rappeler que la profession est engagée en faveur de la mise en place d’une Charte riverains «  pour dialoguer, trouver des consensus et bien vivre ensemble  ».

Afin d’égayer un petit peu cette actualité et éviter la sinistrose, Alice Tissier est revenue sur l’objectif de 50  % de productions bio ou HVE à l’horizon 2030. «  C’est un vrai potentiel économique pour les agriculteurs du département. On s’empare de cet outil pour les aider à y avoir accès  », a-t-elle expliqué. Dans le département, l’approche est collective afin de faciliter son accès et diminuer le coût de la certification qui permet d’atteindre le circuit de proximité, très demandé par les consommateurs. En effet, selon elle «  ce logo permet une visibilité pour le consommateur, quelque chose d’officiel, reconnu, avec un cahier des charges précis et validé par l’ensemble de la population  ».

Le président a clôturé ses propos autour de l’annonce de réduction de la TATFNB, contribuant au financement des chambres d’Agriculture, qui représenterait une baisse de 400 000 euros pour le Loir-et-Cher.

«  Avec les missions de services qui nous sont conférées et ce que l’on fait en plus, on ne sait pas faire sans ce financement qui équivaut à sept emplois et même quatorze avec l’effet Kiss-cool, a-t-il précisé. On est là pour être utile aux agriculteurs, aux forestiers… Et pour cela il est nécessaire de faire du terrain, de maintenir de la proximité et de poursuivre les programmes d’expérimentation qui permettent la recherche de pratiques alternatives  ».

Doriane Mantez

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