« Les ventes sont à l’arrêt »
Florence Veilex est propriétaire du domaine de la Chapinière, à Châteauvieux (Loir-et-Cher), et présidente de Vinopôle Centre-Val de Loire.
« Le coronavirus a trois conséquences. La première concerne l’organisation du travail afin de protéger les salariés. Nous avons arrêté les mises en bouteille car nous avons estimé que c’était trop dangereux : nous ne pouvions pas respecter les distances de sécurité. Dans les vignes, nous continuons à travailler en appliquant les règles valables pour tous : pas de covoiturage, distances de sécurité, etc.
La deuxième conséquence porte sur la commercialisation. Quelques palettes export sont parties car les transports fonctionnent (ces propos ont été recueillis le 26 mars, NDLR). En revanche, cavistes et particuliers sont à l’arrêt. Si des gens se déplacent pour acheter du vin, ils ne se rendront pas dans un domaine excentré comme le mien. Quant aux ventes par Internet, c’est plutôt calme. (…) Les ventes perdues ne se rattraperont pas. Lorsque nous serons sortis du confinement, les gens ne consommeront pas deux fois plus !
Cela risque de poser des problèmes de stocks lors de la vendange. Nous verrons le moment venu. (…) Je prends la situation comme quelque chose que nous devons vivre. La priorité est de sortir de la pandémie. Je ne me pose pas la question de savoir combien de temps je tiendrai mais ce que je dois faire quotidiennement pour ma trésorerie. Entre les reports de charges et les banques qui devraient suivre, je ne suis pas inquiète. Mais il faut que les mesures annoncées soient réellement mises en œuvre. Toutefois, si la situation perdure, cela ne suffira pas. »
Propos recueillis par Olivier Joly