Innovation
Les Trente glorieuses sont devant nous !
Un colloque dédié à l’innovation avait lieu à Orléans : les agriculteurs de la Région Centre ont de beaux jours devant eux.
« L’innovation allant de plus en plus vite, il faut accélérer le processus d’innovation dans les exploitations de la Région » : c’est le message qu’a délivré Robert Chaze. Le président de la chambre d’agriculture de l’Indre et de la Commission régionale de développement, de recherche et de formation (Coredef) s’exprimait à l’occasion d’un colloque qui avait lieu le mercredi 5 décembre à Orléans.
L’orateur a poursuivi : « Sur le plan économique, la concurrence est de plus en plus forte. L’État s’appauvrissant, le volume des aides est plus faible. Les collectivités locales ont également moins de moyens. Au niveau environnemental, il existe une pression de plus en plus forte sur des sujets sensibles. Interviennent également des problèmes moraux et éthiques, notamment les OGM. Comment l’agriculture se positionne-t-elle sur ces enjeux ? »
Une prise de risque
Parler d’innovation, c’est d’abord la définir. Une tâche à laquelle s’est attelé Christophe Bersonnet, de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire : « L’innovation s’applique à un produit, à un service ainsi qu’à un processus ou à une partie d’un processus. Elle apporte une amélioration radicale et est d’une diffusion rapide. » Et le technicien d’ajouter : « Une innovation est une invention qui a trouvé son marché. »
L’innovation a pour corollaire la recherche. « Il faut faire le lien entre l’éprouvette et le terrain » a déclaré Christophe Bersonnet. D’où l’intérêt d’un « dialogue constructif » entre les deux univers. L’application fera appel à la technologie et la mise en œuvre passera par l’humain : « L’innovation est un nœud entre la recherche, l’humain, le terrain et la technologie. » Citons, par exemple, le guidage par GPS.
En sa qualité de grand témoin, Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint agriculture à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), pointa une difficulté : « L’innovation générant un risque, il faut encourager les gens à prendre des risques. Ce qui pose la question d’un cadre législatif couvrant le risque. Car innover revient à prendre des risques pour rendre service à la société. » Robert Chaze n’a pas dit autre chose : « S’il existait une meilleure couverture du risque, on aurait plus d’innovation. »
La gestion des ressources humaines
La Région Centre compte 825 éleveurs laitiers possédant plus de vingt vaches. À l’initiative de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, une enquête a été menée auprès de ces professionnels. Objectif : identifier les besoins des éleveurs et des laiteries et préparer un plan d’action sur cinq ans. 649 entretiens en face-à-face furent organisés. L’opération, d’un montant de 150.000 €, mobilisa quarante agents.
Les résultats de l’étude furent restitués aux intéressés l’été dernier. Commentaire de Dominique Le Coq, directeur général de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire : « La production de lait assurée aujourd’hui sera encore là demain. » En effet, 34 % des éleveurs interrogés envisagent d’augmenter leur production de 245.000 litres au cours des cinq prochaines années ! Autre chiffre : 40 % des exploitants projettent de prendre un associé ou un salarié.
Gehodes est un programme d’accompagnement à la gestion des ressources humaines. Exerçant à la chambre d’agriculture du Cher, Claire Prévost exprima sa conviction : « La gestion des ressources humaines fait partie intégrante de la gestion d’une entreprise, au même titre que les aspects économiques et techniques. » L’ergonomie en est l’une des déclinaisons. L’enjeu : « Trouver le meilleur compromis entre la performance et l’humain. »
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