Les OPA réunies par la Chambre pour faire face à la crise
La chambre d’Agriculture a organisé une réunion exceptionnelle des dirigeants des OPA le 24 août, suite aux résultats particulièrement médiocres de la récolte.
Lundi, les responsables des organisations professionnelles agricoles et économiques du département se sont réunis à la demande de la chambre d’Agriculture pour faire front devant la crise qu’engendre une récolte particulièrement médiocre.
Pour son président Éric Thirouin : « les résultats sont sans appel, catastrophiques pour le département. C’est la deuxième plus mauvaise récolte enregistrée depuis 1976. Nous constatons des écarts importants selon les secteurs, les communes ou les parcelles. Les pertes de rendement sont en moyenne de l’ordre de 30 % (voir ci-dessous) mais ça ne reflète pas la réalité du terrain avec par exemple des parcelles, en pois ou en escourgeons, qui n’ont même pas été récoltées. Il y a également des pertes en pailles, environ 50 %, et en affouragement, de 20 à 30 % », explique-t-il.
À ce constat sur la moisson, s’ajoute celui que l’on peut faire sur les secteurs qui travaillent surtout au printemps, impactés par la crise du coronavirus, à l’image des cueillettes, de l’horticulture ou du maraichage. « Tous les secteurs sont touchés, c’est pourquoi nous demandons l’activation de l’ensemble des mesures que l’on peut prendre pour faire face à cette crise », précise le président de la Chambre.
Une première cellule dédiée doit se réunir le 4 septembre, sous l’égide de la prefecture. « Mais j’invite tous ceux qui sentent que leur situation est fragile à contacter Aidagri, une association où l’ensemble des acteurs économiques est mobilisé pour réagir et accompagner les agriculteurs afin de trouver une solution adaptée à leur situation personnelle ».
L’autre combat à mener concerne la protection des plantes : « Je rencontre le ministre de l’Agriculture jeudi sur le fait d’avoir encore des solutions pour protéger nos cultures, souligne Éric Thirouin. Nous constatons que la restriction de produits phytosanitaires est de plus en plus pesante sur les maladies, nous l’avons vu cette année, mais aussi sur l’enherbement de nos cultures. Il y a une première remise en cause qui a été faite pour la betterave et il y a un autre sujet sur la table qui est l’avenir du glyphosate. Nous continuons à pousser fort pour que le gouvernement arrête de nous enlever nos moyens de protection alors que les alternatives n’existent pas ».
Un troisième volet de la réunion des OPA a été consacré à l’avenir. « Nous avons passé du temps à débattre sur l’avenir de nos exploitations agricoles qui subissent de plus en plus les aléas climatiques, remettant en cause la stabilité de nos revenus. Nous nous interrogeons toujours sur la possibilité d’introduire de nouvelles cultures qui soient plus résistantes à ces changements du climat. D’autre part nous sommes convaincus qu’il faut que nous ayons une vision à long terme sur le stockage de l’eau, qui risque d’être une variable extrêmement importante de nos exploitations. »
L’élu poursuit : « Et derrière, se pose la question du soutien de l’État qui a été en défaveur de notre département lors de la précédente Pac ou du soutien du conseil régional qui a été en défaveur du secteur des grandes cultures ces dernières années. Il est indispensable que les choses soient rééquilibrées, à la fois dans les orientations futures du conseil régional que dans la Pac qui sera en négociation les deux années qui viennent. Il faut savoir qu’un céréalier allemand perçoit 100 euros de plus à l’hectare qu’un céréalier français, ce n’est pas tolérable ».
Hervé Colin
Des rendements en berne
La chambre d’Agriculture a établi les moyennes de rendements par culture : blé tendre 66 q/ha ; blé dur 63 q/ha ; orge d’hiver 59 q/ha ; orge de printemps 70 q/ha irriguée - 45 q/ha non irriguée ; colza 34 q/ha et pois 29 q/ha.