Les multiplicateurs de la région se retrouvent à Châteaudun
La Fnams Centre* a organisé, le 31 janvier, son assemblée générale annuelle au campus Les Champs du Possible de Châteaudun. L’occasion de faire le point sur la campagne passée et un tour d’horizon de ses activités.
C’est dans un amphithéâtre du campus Les Champs du Possible bien garni que s’est déroulée à Châteaudun le 31 janvier, l’assemblée générale de la Fnams Centre* sous la présidence de Benoît Faucheux.
Après la partie statutaire de ses travaux, un compte-rendu d’un voyage d’étude en Italie en mai dernier a été produit. Ce qui a amené le président à souligner le niveau d’intégration de la production de semences transalpine : « Beaucoup de choses sont faites par les coopératives. Elles sont responsables de l’isolement, elles gèrent le matériel d’entretien et de récolte, elles mettent des ruches à disposition... Mais globalement, les multiplicateurs ont les mêmes soucis que nous ».
Ensuite, un point sur la production de la campagne précédente par groupe d’espèces a été fait.
Ainsi, en betteraves, le président du Sams d’Eure-et-Loir, Marc Langé, a relevé des rendements assez faibles en raison du climat et de problèmes sanitaires (phoma) mais de bonne qualité. Il a appelé à la vigilance sur la pollution vis-à-vis des rouges, « qui peut venir de la production potagère ou de la production de racines pour les colorants » et sur la protection contre les pucerons et le phoma.
Il s’est interrogé également sur l’évolution des surfaces en betteraves industrielles compte tenu du contexte.
En fourragères, Matthieu Fleury a noté une baisse des rendements et des coûts de production en hausse, ajoutant : « Les prix évoluent à la baisse et les normes de propreté augmentent, avec la réduction de la possibilité d’utiliser des produits phytosanitaires, la situation va vite devenir compliquée pour les multiplicateurs ».
Enfin, sur la répartition de la valeur ajoutée et les suites de la loi issue des États généraux de l’alimentation, il a souhaité que les entreprises restituent à la Fnams les coûts de production.
Dominique Pétillon s’est penché de son côté sur la production de semences de céréales et de protéagineux, relevant que les conséquences de la récolte de 2016 se faisait toujours sentir par la baisse de l’utilisation de semences certifiées. Sur la campagne 2018, si les rendements ont marqué le pas par rapport à la moyenne, la qualité est bonne.
Pour lui, l’avenir est ouvert à la production de semences de blé bio et la demande pour des mélanges de variétés augmente.
Enfin, il a relevé la forte baisse de surfaces en production de pois protéagineux (- 28 %) et de féveroles (- 17 %). Enfin, Jean-Michel Ombredane, président du Sams de Loir-et-Cher, a fait le tour des productions de semences potagères. Selon lui, hormis en mâche, pois et radis, les rendements ont été bons : « En radis, c’est la quatrième très mauvaise année. Nous n’avons atteint que 30 % des objectifs. Avec la disparition des néonicotinoïdes, c’est cette année que tout se joue. Comme nous ne savons pas comment agir contre les insectes, la production risque de partir en Océanie ».
Au final, pour Benoît Faucheux : « Le bilan de la région est globalement positif mais il y a des inquiétudes techniques et il faut rester mobilisés sur l’évolution des surfaces ». L’après-midi a été consacré à une intervention sur les équipements pour récolter des productions de semences sans dessicant chimique.
* La Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences du Centre regroupe les Syndicats d’agriculteurs multiplicateurs de semences (Sams) de onze départements, de l’Eure à l’Allier et de l’Indre-et-Loire à la Nièvre, les Yvelines et l’Essonne.