Aller au contenu principal

Les impasses du désherbage débroussaillées en session

Les membres de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir se sont réunis en session le 26 novembre à Chartres. L’ultime rendez-vous de la mandature a été consacré pour une bonne part aux difficultés de désherbage des céréales et à leurs causes.

Le 26 novembre, à Chartres. L’ultime session des membres de la chambre d’Agriculture s’est longuement consacrée aux impasses du désherbage en Eure-et-Loir.
Le 26 novembre, à Chartres. L’ultime session des membres de la chambre d’Agriculture s’est longuement consacrée aux impasses du désherbage en Eure-et-Loir.

« Les grandes théories sur la problématique des produits phytosanitaires c’est bien, mais quand on rentre dans la pratique c’est mieux parce que l’on comprend ce que vivent les agriculteurs. Je pense que nous allons avoir des soucis avec le retrait des produits phytosanitaires mais le désherbage en grandes cultures en Eure-et-Loir cela va être quelque chose d’épouvantable. Il me semblait indispensable de rapporter à l’État ce que l’on vit quotidiennement », a déclaré le président de la chambre d’Agriculture, Éric Thirouin, qui présidait l’ultime session de la mandature, largement consacrée à ce sujet.

C’est l’agronome Patricia Huet qui a brossé le tableau de la situation, rappelant que 80 % de la sole eurélienne est représentée par trois cultures semées en fin d’été ou à l’automne : blé, orge et colza, « ce qui pose des problèmes pour la gestion des graminées qu’il faut gérer en cours de culture, donc le gros levier utilisé est le levier chimique ».

Or, depuis dix ans on constate des échecs de plus en plus fréquents et les phénomènes de résistance deviennent récurrents du fait de l’utilisation des mêmes matières actives ou de modes d’action similaires ; les herbicides étant interdits les uns après les autres depuis 2014.

Techniquement, hors sol drainé, il ne reste que trois ou quatre solutions pour le ray-grass et en sol drainé la situation s’aggrave de plus en plus.

« Je me suis battu pour que le Défi ne soit pas interdit complètement dès cet automne, je ne sais pas ce qu’il en sera demain, a pointé Éric Thirouin. Si on échoue et qu’il ne reste qu’un désherbant d’ici 2022, les résistances vont exploser ».

S’adressant au directeur des Territoires, Sylvain Reverchon : « Vous avez suffisamment de connaissances agronomiques pour comprendre... Certains champs en Eure-et-Loir n’ont pas pu être récoltés malgré deux cents euros de désherbant mis. Ils ont été broyés, c’est ce qui risque potentiellement d’arriver demain sur tout le département ».

Le président poursuit : « On nous répond de faire d’autres cultures... Je me tourne vers les coopératives : trouvez-nous des débouchés pour 80 % de la surface du département avec d’autres cultures. C’est faisable sur des centaines d’hectares pour la cosmétique ou d’autres filières, mais pas sur des centaines de milliers. On nous dit aussi de faire du bio mais si tout le monde fait du bio ça ne peut pas fonctionner non plus. Nous avons un vrai problème d’exigence nationale et de pas de temps d’adaptation terrain. Ça va exploser ! ».

À l’issue de l’exposé, un débat s’est ouvert, permettant aux membres de s’exprimer sur le sujet.

Thibaud Guillou a rappelé que le retrait du glyphosate augmentait les difficultés. Pour Jean-Marc Dupré : « Il faut demander au Président de la République s’il veut encore de l’agriculture demain. On prend des décisions idéologiques qui n’ont rien de scientifique et qui vont à l’encontre du bon sens ».

Néanmoins, des pistes ont été tracées pour sortir de l’impasse, comme satisfaire les besoins des éleveurs en fourrages.

Pour Geneviève Prieur : « Il faut ici savoir prendre de la hauteur. Nous avons des atouts, la chance d’être proche d’une grande agglomération, nous devrions réfléchir à développer des filières... ».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

S'abonner
Pour profiter de l'intégralité du contenu de notre site Internet, recevoir votre journal papier dans votre boîte aux lettres…
Lundi 14 octobre, à Arnouville. Trois machines ont été mobilisées pour ce chantier d'arrachage chez Grégoire Jaquemet, dont cet automoteur Grimm.
Pommes de terre : les chantiers d'arrachage s'éternisent
Les chantiers d'arrachage de pommes de terre se sont étalés dans le temps en cette fin de campagne, en raison de fenêtres météo…
La nouvelle CR11 de New Holland lors du Performance Tour cet été dans une parcelle de l'Eure-et-Loir.
[VIDÉO] New Holland : nouvelle CR11, la plus grosse et plus performante au monde
En démonstration l'été dernier lors de son « Performance tour », la nouvelle moissonneuse-batteuse CR11 de New Holland s'est…
Yohann Serreau est tête de liste de la FNSEA et JA aux prochaines élections de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir.
Yohann Serreau : « Il faut arriver à représenter l’ensemble des productions et des producteurs»
Exploitant installé depuis 2014 à La Gaudaine (Eure-et-Loir) en polyculture-élevage, Yohann Serreau est à la tête de la liste…
Publiez votre annonce judiciaire et légale
Le journal Horizons lance sa plateforme en ligne dédiée à la saisie des annonces judiciaires et légales, accessible à tous depuis…
Premiers versements de l'AIJA en Île-de-France
L'Aide à l'installation des jeunes agriculteurs (AIJA), nouvelle mouture, commence à être distribuée aux agriculteurs franciliens.
Publicité