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« Les filières certifiées représentent l’avenir »

Alors que la moisson démarrera dans quelques jours, Dominique Dhuy, céréalier à Nourray et administrateur d’Axéréal, répond à nos questions.

Horizons  : Comment votre groupe aborde-t-il la prochaine moisson dans le contexte sanitaire que nous connaissons  ?

Dominique Dhuy : Depuis deux mois, nous avons mis en place un protocole sanitaire car nos silos ont fonctionné pendant le confinement. Les agriculteurs et nos équipes ont accepté ces nouvelles charges et je les en remercie. Habituellement, lorsque le tracteur arrive sur le pont-bascule, le bon de livraison est remis en main propre. Ensuite, il y a la pesée et la remise du ticket.

Pour la prochaine moisson, l’agriculteur restera dans la cabine de son tracteur et déposera son bon de livraison dans une boîte genre Hygiaphone puis récupérera son ticket de pesée au même endroit. (…) Nous avons recruté 650 saisonniers. Ils ont été formés à distance à la qualité et à la sécurité du transport. Nous avons anticipé la moisson qui, je l’espère, se passera bien.

Qualitativement et quantitativement, à quelle récolte vous attendez-vous ?

L’année météorologique a été farfelue  ! Du 15 octobre au 15 janvier, les précipitations ont été importantes. Les semis ont été difficiles. Au début du printemps, nous avons connu une sécheresse. L’implantation et la levée des colzas ont été compliquées.

Les orges d’hiver ont subi des attaques de pucerons à l’automne car certains traitements sont interdits. D’où la jaunisse nanisante de l’orge.

Les blés sont plus ou moins passés à travers. L’ensoleillement du printemps a favorisé le développement de la plante et sa photosynthèse. Le nombre de grains par épi pourrait compenser le manque de quantité. Mais il faut attendre avant d’avoir les chiffres de la récolte car la situation est hétérogène. En revanche, je ne pense pas que la qualité sera impactée.

En quoi consiste la politique de filières de votre groupe  ?

Adhérer à une coopérative donne accès à des capacités de production. 3  000 adhérents sont certifiés CultivUp. Ceux-ci produisent pour des filières  : blé meunier, orge brassicole, etc. Cela signifie qu’il y a un client bien déterminé et une valorisation du produit. L’organisation est récente mais elle permet à l’agriculteur de rentabiliser sa production.

La stratégie du groupe repose sur deux axes  : la collecte du grain et la transformation. Produire du blé pour l’export ou l’alimentation du bétail sera toujours nécessaire. Les critères sont peut-être moins rigoureux. Mais les filières certifiées représentent l’avenir. Nos productions doivent donc s’inscrire dans un cadre organisé. Par exemple, réfrigération et ventilation sont des alternatives aux insecticides dans les silos.

Nous partons de l’adhérent pour aller jusqu’au client en passant par la transformation. Objectif  : capter de la marge à chaque étape. Notre système est amené à se développer.

Propos recueillis par Olivier Joly

En chiffres
Un hectare de blé tendre permet de produire 25  000 baguettes de pain. Un hectare de blé dur permet de produire 7  700 paquets de pâtes. Un hectare d’orge brassicole permet de produire 140  000 verres de bière. 20 % du blé tendre récolté par Axéréal sont consommés en Centre-Val de Loire. 40 % le sont dans d’autres régions. Les exportations représentent 40 % des débouchés.

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