Les agriculteurs manifesteront le 5 novembre
Une journée nationale de mobilisation du réseau FNSEA et JA exprimera le « ras-le-bol agricole » le 5 novembre.
La FNSEA et les Jeunes agriculteurs, la FRSEA et les JA d’Ile-de-France ont décidé de participer à une journée nationale de mobilisation le mercredi 5 novembre pour exprimer le « ras-le-bol agricole ». Les agriculteurs ont le sentiment de n’être entendus que le temps des discours. Aujourd’hui, ils estiment qu’il est urgent de passer aux actes.
A travers huit revendications et des propositions concrètes, la FNSEA et les JA demandent des réponses immédiates pour permettre à chaque agriculteur et à chaque secteur de production de passer ce cap difficile. Si deux des revendications ont été entendues comme les avances des aides Pac au 16 octobre et la suppression de l’écotaxe, d’autres demandent de véritables engagements.
Depuis déjà plusieurs mois, les agriculteurs rappellent au gouvernement et aux politiques les crises qu’ils subissent et le malaise grandissant dans les campagnes. Des producteurs de grandes cultures aux spécialisés, des éleveurs aux horticulteurs, avec la mévente des denrées, les épisodes de grêle de ces derniers mois, l’embargo russe, l’effondrement des prix… tous les secteurs sont touchés. Mais au-delà de l’impact économique sur les exploitations, ce sont bien les attaques incessantes sur les modes de production ou sur les pratiques que ne supportent plus les agriculteurs. Tous les exploitants ont le sentiment de travailler à vue alors qu’ils demandent une vision sur le moyen voire le long terme. L’incertitude dans laquelle ils doivent travailler ne fait que s’ajouter aux difficultés.
Une vidéo tournée par Laure Sauvage de Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, en visite en Loir-et-Cher le 20 octobre.
Zoom sur…
Huit points durs pour répondre aux crises
1- Versement anticipé des aides Pac au 16 octobre pour tous et accompagnement des trésoreries des exploitations par des prises en charge et un étalement sans pénalité des cotisations sociales, par une mise en place d’une couverture assurantielle pour tous et par le développement de la déduction pour aléas adaptée à chaque entreprise ;
2- Non au péage de transit et refus de toute hausse de taxes — énergie, phytosanitaires, eau ;
3- 2015 : une année blanche pour les contrôles verdissement Pac et son application pragmatique afin de ne pas pénaliser les agriculteurs à cause du retard pris par l’administration sur les règles applicables sur le verdissement (pas de sanction pour non-respect de règles non connues lors des emblavements) ;
4- Simplification de la directive nitrates et réintroduction de bon sens dans les mesures environnementales avec un accompagnement des mises aux normes, des autorisations pragmatiques pour l’entretien des cours d’eau et une réduction des délais d’instruction et de recours sur les projets d’investissement (ICPE(1), méthanisation, stockage eau…) ;
5- Non au blocage des dossiers « installation » à partir du 1er janvier 2015, maintien des budgets et simplification des transferts de DPB(2), notamment pour les jeunes ;
6- Abandon de l’application du compte pénibilité à l’agriculture pour les salariés et allègement des normes et des charges qui pèsent sur le travail et sur l’apprentissage ;
7- L’Union européenne doit assurer la réparation économique des conséquences de l’embargo russe sur d’autres fonds que ceux de la Pac ;
8- Proposer deux plats sur trois d’origine française dans la restauration hors foyer et exiger des acteurs la promotion de l’origine « France ».
(1)ICPE : Installation classée pour la protection de l’environnement.
(2)DPB : droit à paiement de base.