Les agriculteurs écoutent leurs champs
Fin juin, quatorze agriculteurs du secteur de Villermain se sont mobilisés lors de la formation Reconnaissance des oiseaux des champs.




Mercredi 19 juin, la météo était au beau fixe pour accueillir les quatorze céréaliers de la formation Reconnaissance des oiseaux des champs, proposée par la Ligue pour la protection des oiseaux de Loir-et-Cher (LPO 41), la chambre d’Agriculture et la Fédération des chasseurs (FDC 41).
« Alors qu’ils sont sollicités de toute part, les agriculteurs étaient là pour en savoir plus sur ces passereaux variés et rapaces qu’ils côtoient mais ne reconnaissent pas toujours, même si certains y sont très attentifs », remarque Didier Nabon, président de la LPO 41.
La formation s’est déroulée en alternant interventions en salle et séances d’observations sur la SCEA Sevestre à Villermain, actuellement cultivée en agriculture de conservation par Baptiste Perdereau.
« Chaque agriculteur a témoigné de son intérêt, des observations déjà réalisées sur sa ferme, de sa volonté d’apprendre à mieux connaître et reconnaître les oiseaux qui viennent sur les terres agricoles, précise Maryline Meyrignac, en charge de la formation à la Chambre. Mais aussi de sa volonté de contribuer à favoriser leur développement face au constat alarmant de diminution des populations d’oiseaux et des insectes en général ».
L’objectif était également de repérer les pratiques agricoles et les aménagements favorables à leur accueil, leurs aires d’alimentation, leurs habitats. « Ils admettent, avec prudence, que les oiseaux sont leurs auxiliaires et ça c’est nouveau », se réjouit Didier Nabon.
Il poursuit : « Dans ce contexte difficile — accès réduit aux phytos, parcelles parsemées de vulpin et autres graminées indésirables, marché mondial qui fait du yoyo… —, ils remettent en question le système dans lequel ils se trouvent mal à l’aise ».
Avec l’aide du formateur ornithologue Henry Borde, de la LPO 41, ils ont ainsi pu s’approprier les différents critères de reconnaissance des oiseaux, leur morphologie, leur vol, mais aussi leurs chants, qui restent un précieux indicateur.
Jean-Michel Vincent, de la FDC 41, était présent pour expliquer comment faciliter les liens avec les habitats, les pratiques et aménagements favorables, notamment l’importance d’une bonne gestion des chemins et des bords de champs, et décrire les enseignements donnés par l’étude de géolocalisation des perdrix actuellement menée par la FDC sur la ferme d’accueil.
Doriane Mantez