Le retour de la culture du cornichon
Abandonnée il y a près de vingt ans, la culture du cornichon revient en Loir-et-Cher et dans la Sarthe. Quatre agriculteurs loir-et-chériens se sont lancés dans l’aventure.
Le groupe Reitzel veut reconstruire la filière du cornichon, quasiment disparue en France, avec la marque 100 % française : « Le Jardin d’Orante ».
La PME recherche des producteurs dans la région pour répondre à ses attentes avec un cornichon « Made in France » à prix accessible et contester la suprématie indienne (85 % du marché).
« Nous voulons relancer la filière à grande échelle avec un cornichon semé, récolté, préparé et conditionné en France, le tout à un prix accessible... », indique Martial Chauvière, directeur des opérations pour les usines Reitzel de Connerré et de Bourré.
À ce jour, la marque tricolore travaille avec cinq producteurs.
« La production a été vendue en quelques mois l’an dernier. Mais ça reste une production marginale… Remonter une filière, c’est long. Nous avons fait 60 tonnes de cornichons en 2016, nous espérons trois fois plus cette année et dix fois plus dans trois ans », a expliqué Christophe Gudin, directeur industriel de Reitzel.
Pour valoriser son initiative, l’entreprise a organisé une présentation chez Gilles Leroux, le 20 juillet au Gaec de la Dalbeine à Veuves.
L’exploitant s’est lancé dans la production de cornichons sur un hectare après une année 2016 catastrophique. « Aujourd’hui, face aux difficultés sur les terres céréalières, nous devons nous diversifier. Le projet est stimulant sur le plan professionnel. Nous, on gère la partie technique, on sait produire, mais on ne sait pas vendre. Chacun son métier. ».
La culture du cornichon est délicate. Il faut passer plusieurs fois par jour sur chaque plant. C’est une cueillette exigeante.
« Cette première année, on découvre la culture, il n’y aura pas de gain économique », a annoncé Gilles Leroux.
Afin de soutenir ses partenaires, le Jardin d’Orante assure un revenu minimum, même en cas de perte des récoltes.
Philippe Noyau, président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, a rappelé : « Ce projet ne sera durable que si les agriculteurs gagnent leur vie. ».
Cette année, la pleine saison du cornichon a débuté avec un peu de retard.