Le préfet au milieu des champs à Morée
En début de semaine, à l’invitation de la FNSEA 41, Yves Rousset, préfet du Loir-et-Cher, s’est rendu sur une exploitation céréalière à Morée. L’occasion, pour le représentant de l’État, de prendre le pouls de l’agriculture.
Lundi dernier, à l’invitation de la FNSEA 41, Yves Rousset, préfet du Loir-et-Cher, s’est rendu chez Jean-Pierre Coyau, céréalier à Morée. Le représentant de l’État a été accueilli par Didier Delory, président de l’organisation syndicale : « Malgré la Covid-19, nous avons continué à travailler. Nous avons essayé de trouver des réponses à certaines inquiétudes. Mais les mauvaises récoltes sont un coup de grâce, créant un désarroi sur le territoire. »
Le préfet s’est exprimé en ces termes : « Nous avons traversé la crise sanitaire. Aujourd’hui, deux nouveaux problèmes apparaissent : les mauvaises récoltes et la sécheresse. L’État est à vos côtés. Nous allons faire face aux difficultés ensemble. »
Didier Delory a repris la parole : « Bien que le Loir-et-Cher travaille essentiellement pour de grandes filières, vendre en local est excellent pour le bilan carbone. Par ailleurs, l’irrigation est indispensable au maintien de certaines productions, notamment le maïs. » Or, du fait de la sécheresse, le préfet a annoncé des restrictions…
Philippe Noyau, président de la chambre régionale d’Agriculture, a réagi : « Le retour de l’autonomie alimentaire se fera par l’accès à l’eau. » Florent Leprêtre, président de la FNSEA Centre-Val de Loire, a prolongé l’analyse : « Le maïs possède la meilleure efficience de l’eau : la plante transforme 90 % d’un litre d’eau en matière sèche. Nous avons besoin de maïs pour nourrir les animaux. La résilience de l’agriculture passe par un accès à l’eau. Nous ne consommons que 3 % de la ressource. »
Le préfet a souligné l’importance de disposer d’une eau de qualité et en quantité pour l’alimentation humaine. Par extension, cela est également valable pour l’agriculture. Yves Rousset a déclaré : « L’agriculture n’est pas en mauvaise position au niveau des priorités. Problème : vos besoins surviennent en pleine sécheresse ! » Les débatteurs ont constaté un assèchement des zones humides. De son côté, Florent Leprêtre a défendu le stockage hivernal de l’eau.
En raison des mauvaises récoltes, Philippe Noyau s’est dit « inquiet de la situation économique des agriculteurs », notamment en grandes cultures dans les zones intermédiaires. Le président de la Chambre régionale a ajouté : « Certains subissent encore les conséquences de 2016. Nous lançons un cri d’alarme. Il est important que les agriculteurs ne s’isolent pas chez eux. »
Charlin Hallouin, président de JA 41, a livré son point de vue : « Certains jeunes installés s’interrogent sur la continuité de leur activité. Ne disposant d’aucune trésorerie, ils risquent de disparaitre. Or, je ne veux pas que, demain, des entrepreneurs de travaux agricoles remplacent les jeunes exploitants ! »
Florent Leprêtre a déclaré : « Outre les annonces du président de la République, il faut des actes. Nous avons besoin d’un accompagnement pour retrouver de la compétitivité. »
Le préfet a conclu la rencontre en ces termes : « L’accompagnement de l’État est régulier. Il n’y a donc aucune raison que cela s’arrête. Avec la Covid-19, nous avons frisé la rupture de la société. Nous savons que vous avez contribué à nourrir la population. »
Olivier Joly