Aller au contenu principal

Le Frexit est un scénario catastrophe pour l’agriculture française !

Libre parole : Arnold Puech d’Alissac, membre du Bureau de la FNSEA.

© TG

Certains candidats à l’élection présidentielle sont tentés par l’aventure du Frexit. Ce scénario nous l’avons développé dans notre rapport d’orientation 2017 en essayant d’imaginer ce qui arriverait si la France quittait l’Union européenne. Bien sûr, l’Union européenne a de nombreux défauts et nous ne voulons pas les éluder, mais le Frexit signerait son arrêt de mort et le retour à des souverainetés dans chaque nation de l’Europe. Est-ce que l’Agriculture française y a intérêt ?
La réponse est pour nous clairement NON. Sur le papier, une sortie permettrait à la France de réaliser une économie immédiate du montant de sa contribution nette au budget de l’Union européenne, soit 8 milliards d’euros. C’est une vision à court terme qui ne tient pas compte de tous les impacts économiques d’une sortie de la France de la zone Euro. Car quitter l’Union européenne c’est d’abord abandonner l’Euro. Le retour au Franc impliquera que notre monnaie sera livrée aux spéculations sur les marchés et la dette de 2 100 milliards d’euros passera à 14 000 milliards de Francs. La hausse prévisible des taux d’intérêts entraînera de facto une hausse de cette dette que l’on peut estimer à 50 milliards d’euros. Pour l’agriculture, la dévaluation donnerait sans aucun doute un peu de prix aux producteurs, mais sans compenser la forte augmentation des coûts de production. Les conditions de financement seront plus difficiles avec une hausse du coût du crédit. On peut même s’attendre à une hausse du prix des terres, comme valeur refuge, freinant ainsi l’installation. Le Frexit rendra aussi les échanges plus difficiles. D’abord, nous perdrons le marché unique, c’est-à-dire l’accès de nos produits agricoles et agro-alimentaires sans droits de douanes à 500 millions de consommateurs. Ensuite, l’ensemble des accords commerciaux avec les pays tiers devront être renégociés, forcément à notre détriment. Que pèserait en effet la France seule à l’OMC ? N’oublions pas qu’en 2015 la France a exporté en céréales l’équivalent en valeur de la vente de 9 Airbus A320 par mois et autant pour les produits laitiers. Et nous voyons bien que dans la filière viande, dès que les exportations reprennent, les cours s’améliorent. Enfin, qui peut croire que les 9 milliards d’euros d’aides aux agriculteurs seront maintenus, sans discussions au niveau national, dans le cadre de la renationalisation de la PAC ? L’état des finances de la France laisse penser que les tentations seront multiples pour se servir d’autres secteurs. Maintiendra-t-on une ICHN ? Rien n’est moins sûr, et les agriculteurs britanniques risquent fort d’en faire l’amère expérience les premiers. Voilà quelques éléments qui nous font dire que le remède sera pire que le mal. Le remède pour les agriculteurs, c’est de rebâtir un véritable projet agricole européen, une PAC tournée vers l’avenir qui permet à l’agriculture européenne de relever les multiples défis qui se présentent à elle.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
À Leudeville (Essonne), mardi 18 mars. Pour revenir sur la Ferme de Bressonvilliers, les gens du voyage ont détruit le portail qu'avait installé Tanguy Schintgen.
Les difficultés se succèdent à la Ferme de Bressonvilliers
Malgré de nombreuses péripéties, le projet de la Ferme de Bressonvilliers à Leudeville (Essonne) avance petit à petit. Les deux…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Jeudi 20 mars, à Chartres. L'Association des irrigants d'Eure-et-Loir s'est réunie en assemblée générale, la première pour son président Aymeric Souchet (3e à g.).
Les irrigants d'Eure-et-Loir auront l'eau des nappes pour la campagne
L'Association des irrigants d'Eure-et-Loir a tenu son assemblée générale jeudi 20 mars à Chartres, l'occasion de rassurer…
Publicité