Le festival Alimenterre ouvre le débat à Montoire
Dans le cadre du festival Alimenterre, 80 élèves du lycée et CFA agricole de Montoire se sont penchés sur cette question : Un élevage durable et respectueux des éleveurs et des animaux est-il vraiment possible ?
Cette année encore, le CFAA de Montoire-sur-le-Loir a participé à sa manière au festival Alimenterre, qui se déroule du 15 octobre au 30 novembre. Lancé il y a une dizaine d’années, cet événement international « amène les citoyens à s’informer et comprendre les enjeux agricoles et alimentaires en France et dans le monde, afin qu’ils participent à la co-construction de systèmes alimentaires durables et solidaires et au droit à l’alimentation ».
Pour cette édition 2019, les formatrices Myriam Demoly et Marie-Josée Lhomme ont organisé une matinée débat autour du film Faut-il arrêter de manger des animaux ?, de Benoît Bringer, sorti en février 2018. Ainsi, jeudi 14 novembre, quatre-vingts élèves du CFA et du lycée ont été conviés à visionner ce film, puis à travailler par petits groupes, aidés par cinq intervenants : Olivier Mullier (chambre d’Agriculture 41), Thierry Murat (association CCFD-Terre solidaire), David Peschard (agriculteur), Stéphanie Drelon (anthropologue), Pierrette Odeau (association Athena) et Ludovic (responsable cantine du lycée).
Du côté du consommateur, « cette matinée a pour but d’informer et de sensibiliser les jeunes aux problématiques agricoles, comme ici le bien-être animal qui est un sujet d’actualité », a annoncé Myriam Demoly.
« On réfléchit ensemble pour essayer de trouver des solutions car ce sont eux les futurs agriculteurs, a ajouté Marie-Josée Lhomme. C’est intéressant de voir ce qui fonctionne et c’est aussi une autre manière d’aborder les sujets compliqués que sont la mondialisation, l’économie à grande échelle… ».
Selon Stéphanie Drelon, « nous sommes ce que nous mangeons. Ce qui implique que les élèves sont aussi des citoyens qui peuvent agir et contribuer, à leur niveau, à faire bouger les choses ».
Du côté de la profession, Olivier Mullier a répété : « Il faut expliquer plus que revendiquer. Il est bien de montrer différents types d’élevages et une diversité de solutions. Mais au final c’est le libre choix de l’agriculteur. C’est lui qui agit en fonction des opportunités et des conséquences. Changer sa manière de produire implique des besoins en temps, en argent parfois, mais aussi de repenser ses réseaux de partenaires, clients, fournisseurs, entraide… Cette transition ne se fait pas toute seule et la Chambre est l’un des acteurs qui aide les agriculteurs à réussir leurs choix ».
L’agriculteur David Peschard, basé à La Chapelle Saint-Martin-en-Plaine, a quant à lui raconté son parcours, son installation, sa conversion en bio il y a dix ans et le passage à la vente directe depuis cinq ans.
« Mon but est de maîtriser toute la chaîne de production. Cela demande un temps monstre, mais il y a une vraie plus-value, ça me libère de la fluctuation des prix, me permet de lisser le revenu et de sécuriser l’exploitation, a-t-il détaillé. Le changement de mon système a également permis de dynamiser le territoire, puisqu’aujourd’hui nous sommes quatre sur la ferme, alors qu’au commencement j’étais seul ».
Doriane Mantez