Le dialogue entre voisins se poursuit à Voves
La quatrième rencontre Nos voisins les agriculteurs, organisée par la chambre d’Agriculture et ses partenaires de la Charte de bon voisinage, s’est déroulée à Voves le 13 janvier.
Après Arrou, Tremblay-les-Villages et Épernon, c’est à Voves que s’est déroulée, le 13 janvier, la quatrième rencontre « Nos voisins les agriculteurs ».
La chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir, qui organise ces réunions avec ses neuf partenaires signataires de la Charte de bon voisinage, espère pouvoir organiser une autre rencontre à Landelles prochainement. Sinon, compte tenu des élections municipales qui arrivent, la série de rencontres se poursuivra au printemps. L’intention étant d’en conduire une par canton.
En attendant, il a fallu ajouter quelques sièges salle Jean-Feugereux pour pouvoir accueillir tout le monde. Après le mot d’accueil du maire, Marc Guérini, celui du président de la Chambre, Éric Thirouin, et la présentation de la Charte de bon voisinage, des évolutions de l’agriculture et des principes d’utilisation des produits phytosanitaires, par la chargée de communication de la Chambre, Caroline Morice, le débat a été lancé.
Comme lors des autres rencontres, les riverains soulignent la dangerosité des produits phytosanitaires et le fait que certains agriculteurs épandent sans faire attention au voisinage, ou s’interrogent sur la qualité de l’eau du robinet.
Sur ce point, Jean-Michel Dubief, agriculteur et maire de Ouarville, a répondu que des études avaient été menées sur des captages d’eau de sa commune du fait d’une trop forte concentration en nitrates et que finalement celle-ci s’est révélée forte à proximité des fermes et faible au milieu de la plaine, elle résultait donc de pollutions accidentelles et non diffuses. Et il a ajouté qu’avec le progrès, les analyses détectaient aujourd’hui des traces de produits, souvent interdits depuis longtemps, ce qui pouvait faire peur…
Le représentant de l’association Eure-et-Loir Nature est intervenu ensuite pour souligner que la consommation de produits phytosanitaires ne baissait pas en dépit des objectifs fixés par les plans Écophyto, mais aussi que les indicateurs additionnaient des produits qui n’avaient pas la même dangerosité…
Éric Thirouin a réagi : « Nous avons un indicateur, le Nodu, qui, communiqué sans explication, peut ne pas faire apparaître de progrès alors que nos pratiques évoluent… On n’y comprend plus rien et ce serait bien en effet d’avoir un avis indépendant là-dessus. C’est un vrai sujet ».
Mais à Voves, la question de l’épandage à proximité des écoles ne pouvait pas ne pas émerger dans le débat. On se souvient en effet qu’en 2016, des enfants d’une école primaire avaient développé des rougeurs et des démangeaisons aussitôt attribuées à un épandage d’engrais dans une parcelle voisine avant que l’ARS*, quelques mois plus tard, exclue totalement cette hypothèse et attribue plutôt ces symptômes à la présence de nids de chenilles processionnaires…
Ainsi, une représentante de parents d’élèves a relaté la présence d’une odeur de traitement phytosanitaire un matin près de l’école Jean-Moulin, demandant à ce que les agriculteurs ne traitent pas pendant les heures d’école.
« C’est déjà le cas, a répondu le président de la Chambre, mais les odeurs peuvent persister. En revanche, ce qui serait bien, c’est qu’en cas de souci ponctuel, une équipe de ‘‘sachants’’ puisse objectivement expliquer ce qui se passe… ».
Hervé Colin
*Agence régionale de santé