Le confinement perturbe Novabiom dans son pic d’activité
L’entreprise Novabiom, spécialisée dans la production de miscanthus, doit faire face à des difficultés inattendues.
« Quand c’est bon à récolter, il faut le faire. Le problème avec le miscanthus c’est que nous n’avons qu’une récolte par an et c’est maintenant. La fenêtre s’est ouverte le 15 mars et l’annonce du confinement est arrivée le lendemain. Nous avons jusqu’à la fin de semaine, nous ne ferons pas tout », explique le fondateur de l’entreprise Novabiom, Emmanuel de Maupeou.
À cette période, la société emploie une cinquantaine de personnes pour arracher, trier et préparer les plants qui seront repiqués dans des parcelles un peu plus tard.
Pour assurer la sécurité de celles-ci, l’entreprise a dû prendre des dispositions : « pour respecter les gestes barrières et avoir une sécurité correcte, il faut maintenir une distance de deux mètres entre les employés, nous leur faisons mettre des masques mais comme il n’y en avait pas nous en avons fait fabriquer en tissu par une couturière locale — Blé à coudre à Vovette —, nous désinfectons les engins toutes les deux heures, avec la mise en route, les pauses, les horaires sont rallongés. C’est un énorme travail qui n’a pu se faire que grâce au Groupement sans pierre », souligne Emmanuel de Maupeou qui a fait face aussi à une suspicion de coronavirus chez un trieur et a dû mettre en place un vide sanitaire pendant deux jours…
« Nous allons essayer de faire au mieux sans chercher à faire une année même correcte, relève-t-il. C’est difficile pour un chef d’entreprise, nous sommes pris entre deux feux. Jusqu’où je produis, en prenant des précautions parce qu’il faut sauver l’entreprise, ou arrêter parce que le jeu n’en vaut pas la chandelle… Si nous ne produisons pas, nous allons grossir les rangs des entreprises qui vont faire appel à l’État… Nous avons une responsabilité sociétale. Je n’échappe pas à la règle. Il faut trouver un chemin de crête ».
Hervé Colin
Photo : Emmanuel de Maupeou préside la société Novabiom.