Le colza dans toute sa variété à Neuville-les-Bois
La chambre d’Agriculture, avec Terres Inovia, a organisé deux visites de ses parcelles d’essais colza, comme à Neuville-les-Bois le 27 mai.
Avant d’inviter la trentaine d’agriculteurs présents à pénétrer dans la parcelle pour découvrir une collection d’environ soixante variétés de colza, le duo bien rodé d’agronomes, Dominique Delaunay, de la chambre d’Agriculture, et Julien Charbonnaud, de Terres Inovia, a apporté quelques précisions sur la conduite de cette culture.
Il faut dire qu’avec le retrait du thirame en traitement de semences, les leviers agronomiques restent la meilleure arme pour se prémunir des attaques des grosses altises. Pour les larves, le traitement est recommandé en cas de présence avérée.
En effet, pour que les agressions des grosses altises soient supportables par la plante, il est nécessaire que celle-ci se soit suffisamment développée en ayant atteint le stade quatre feuilles.
Et pour y parvenir, les agronomes ont donc invité les cultivateurs à semer tôt, très tôt, voire au c.. de la moissonneuse. De fait, ces dernières années, il y a toujours eu quelques millimètres de pluie autour du 15 août et rien ensuite…
Pour en profiter, il faut donc avoir semé avant. « Ne faites pas de colza si vous devez partir en vacances », a résumé Dominique Delaunay, qui tendra le dos si août reste sec car les statistiques météorologiques ne sont pas une science exacte.
Pour ce qui est de la collection variétale, elle avait surtout un intérêt car certains critères ont évolué avec cette nouvelle donne. Ainsi, le risque élongation n’est plus rédhibitoire : « Compte tenu des besoins de vigueur à la levée, ce n’est plus un critère de rejet. Le seul risque étant d’avoir à la calmer », a pointé Julien Charbonnaud.
Quant à la tolérance au phoma, là aussi les choses changent. Le gène de résistance Rlm7 est de plus en plus contourné. Une nouvelle résistance est utilisée, Rlm S, signe d’une fuite en avant… Aussi, les variétés apportant une résistance quantitative (groupe 1), restent les plus fiables.
« Pour le moment le phoma est tapi dans l’ombre mais à la faveur d’un automne humide et froid il peut revenir. Nous sommes dans un secteur où ça peut craquer », a rappelé l’agronome de la Chambre. À bon entendeur…
Hervé Colin