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L’agriculture bio dans tous ses états aux Universités du soir

La 22e édition des Universités du soir de la chambre d’Agriculture, le 23 septembre à Chartres, s’est inscrite dans le cadre de la Quinzaine de la bio et a traité de cette thématique.

« L’année 2018 a été une année record. Jamais autant d’agriculteurs ne se sont convertis au bio  », a souligné le directeur de l’Agence bio, Florent Guhl, invité par la chambre d’Agriculture à ses 22es Universités du soir, consacrées à ce thème lundi 23 septembre.

Une tendance forte, même en Eure-et-Loir, où cinquante exploitants ont franchi le pas cette année-là et une trentaine de plus en 2019, portant leur nombre resté stable très longtemps, à 175. Pour accompagner ce phénomène, la Chambre eurélienne dispose d’une équipe de trois conseillers.

Au fil de son intervention, Florent Gulh a précisé que la consommation de produits bio représentait aujourd’hui 5  % des achats — chaque Français dépensant environ 140 euros de produits bio par an — et que la France importait environ 30  % de ses besoins. Selon lui, comme il est nécessaire avant de se lancer en bio de vérifier qu’il existe localement des filières de collecte et de transformation, pour le département, il y a bien une demande en alimentation animale, fruits et légumes et en céréales pour la consommation humaine.

La suite de la réunion a permis à quatre exploitants de venir témoigner de leur conversion.

Parmi eux, Joël Auger, installé à Marseauceux en 1986, il a converti son exploitation tranquillement entre 1998 et 2010. «  Avec l’augmentation de la rotation, mon métier est devenu plus intéressant  », a-t-il souligné.

Pour sa part, David Aymard s’est présenté comme un néophyte  : «  En 2017, ça a commencé à me trotter dans la tête, la demande des consommateurs, celle des enfants, la pression médiatique… Et on voit de plus en plus de parcelles qui se salissent, la hausse des résistances, les ravageurs. Le système ne serait-il pas à bout de souffle  ? Alors j’ai sauté dans le train en 2018   ».

Benjamin Soulard a eu une autre démarche. Producteur maraîcher au Boullay-Mivoye, il vend toute sa production en direct par le biais d’Amap* et sur le marché de Dreux à travers une structure associative, l’Amabel. Pour lui, la difficulté a été de trouver du conseil  : «  Quand j’ai commencé, il n’y avait qu’un autre maraîcher bio en Eure-et-Loir. Je me suis rapproché de lui. Puis Bio-Centre a mis en place un accompagnement spécifique payant. Maintenant nous sommes un groupe et l’on échange beaucoup entre collègues  ».

Autre converti de longue date, Christophe Lécuyer a témoigné qu’il a embauché quelqu’un au moment de sa conversion, achevée en 2002. Pour lui, «  diversifier les cultures est un défi technique. Mais il y a surtout à appréhender ce que l’on va faire de ses productions, surtout en C2**. Beaucoup de producteurs bio n’y font pas attention…  ».

La plupart d’entre eux ont parlé d’une appréhension avant de se lancer  : «  C’est un saut dans l’inconnu, a relevé David Aymard, il faut apprendre de nouvelles techniques de désherbage, d’implantation. Et il y a des obligations, comme la certification, des questions qui se posent…  ».

Hervé Colin

* Association pour le maintien d’une agriculture paysanne
** deuxième année de conversion

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