Lactalis : les négociations ont échoué, des actions en régions s’annoncent
La seconde session de négociations entre les représentants de Lactalis et des producteurs de lait, vendredi 26 août à Laval (Mayenne), a échoué.
Les agriculteurs protestaient depuis le début de la semaine contre la baisse du prix du lait qui est passé, en deux ans, en moyenne, de 380 euros les mille litres à 230 euros. Un prix d’achat du lait inférieur à celui pratiqué par les autres collecteurs. Ils réclamaient aussi « une visibilité jusqu’à la fin de l’année et un engagement écrit sur une nouvelle méthode de fixation du prix du lait ».
« On se sent tous concernés, même ceux qui ne produisent pas pour Lactalis car des gens souffrent en silence et il faut maintenir notre tissu rural », souligne Alexis Descamps, éleveur de vaches laitières à Savigny-sur-Braye (Loir-et-Cher) et administrateur de l’association des producteurs Bel de l’ouest (APBO).
Entamé dans la soirée du lundi 22 août, le blocage du siège lavallois de Lactalis avait pris de l’ampleur tout au long de la semaine.
Plusieurs centaines d’agriculteurs, venus de plusieurs dizaines de départements, se sont relayés sur le rond-point situé à côté de l’usine et rebaptisé « rond-point de la honte du lait ».
#tousalaval les @JeunesAgri au rond point de la honte ... pic.twitter.com/9tQ6taAFVU
— JA Bretagne (@JABretagne) 23 août 2016
Rassemblement autour du Rond Point de la Honte du Lait #Lactalis #fnsea #JA pic.twitter.com/5548mryOA8
— FDSEA53 (@fdsea53) 25 août 2016
Une première réunion de négociations a eu lieu jeudi 25 août à Paris entre les représentants de Lactalis et les représentants des organisations de producteurs laitiers, en présence de médiateurs. Au terme de plus de dix heures de pourparlers, elle s’est soldée par un échec.
La dernière proposition du médiateur des relations commerciales agricoles - 280 euros pour mille litres de lait pour les cinq derniers mois de 2016 - a été acceptée par Lactalis, mais jugée insuffisante par les producteurs.
Dans la matinée du 26 août, Lactalis a annoncé dans un communiqué une hausse de quinze euros les mille litres de lait à partir du 1er septembre, ce qui porterait le prix d’achat du lait aux producteurs à 271 euros les mille litres.
Cette offre a été accueillie sans enthousiasme par les agriculteurs mobilisés, qui dénoncent un « coup de com’ ».
Ne vous faites pas avoir. Ce n’est que de la com. Lactalis est un pro de la com. Nous moins.@pilepole @bleumayenne @CDLM53 @CDLM53 @Agri_53
— FDSEA53 (@fdsea53) 26 août 2016
Quant au ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll, il exhortait le 26 août à la reprise des négociations.
Echec médiation prods/#Lactalis. Le leader mondial ne peut + être + faible payeur. Reprise nécessaire des négos 1/2 pic.twitter.com/OEwLf5abCD
— Stéphane Le Foll (@SLeFoll) 26 août 2016
Une seconde manche de négociations a bien eu lieu vendredi 26 août 2016 entre 18h et 23h, en vain.
Les agriculteurs demandaient que le prix payé au producteur passe à 282 euros les mille litres de lait ; Lactalis a campé sur sa proposition de 271 euros les mille litres.
Dans la nuit du vendredi au samedi, la FDSEA de Mayenne a incité les manifestants à lever le blocage du siège du groupe.
Le syndicalisme majoritaire souhaite néanmoins maintenir la pression sur le géant laitier. Philippe Jehan, le président de la FDSEA de Mayenne, annonçait samedi 27 le risque d’un « soulèvement ».
Christiane Lambert, vice-président de la FNSEA, appelait ce samedi à boycotter les produits Lactalis.
Si vs êtes attachés au commerce équitable,oubliez ces marques ! @Lactalis_Diaco ne respecte pas les producteurs 2lait https ://t.co/14dpZRhikN
— Christiane Lambert (@ChLambert_FNSEA) 27 août 2016
Des actions s’annoncent aussi en régions, dirigées vers Lactalis mais aussi vers d’autres entreprises laitières. Par exemple, un groupe d’agriculteurs s’est mobilisé à Vendôme (Loir-et-Cher) le 26 août en soirée, sur le site du groupe Bel.
CP @JeunesAgri @FNSEA @FNPLait Lancement lundi d’un mot d’ordre pr aboutir à 1 accord avec lactalis https ://t.co/7Xv9OHXPNw #Crisedulait
— Jeunes Agriculteurs (@JeunesAgri) 28 août 2016