La préfète à la découverte de l'agriculture eurélienne
La préfète d'Eure-et-Loir, Fadela Benrabia, a répondu mardi à l'invitation de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs en visitant deux exploitations percheronnes aux problématiques différentes.
Après une période de réserve, celle du confinement et deux annulations, la préfète du département, Fadela Benrabia, est enfin venue à la découverte de l\'agriculture eurélienne en répondant le 1er septembre, à l\'invitation de la FNSEA et de Jeunes agriculteurs d\'Eure-et-Loir.
Elle a donné de son temps et a su prêter l\'oreille aux agriculteurs.
La préfète ne s\'est pas déplacée seule puisqu\'elle était accompagnée, entre autres, par le nouveau directeur des Finances publiques, Gradzig El Karoui, et par celui des Territoires, Guillaume Barron.
Cette rencontre s\'est déroulée en trois temps, d\'abord sur l\'exploitation du jeune éleveur laitier Fabien Navet à Souancé-au-Perche, puis à la salle des fêtes de la commune pour une présentation très complète de l\'agriculture départementale — aussi pour partager un déjeuner à base de produits locaux — et enfin sur l\'exploitation en polyculture de Jean-Marie Tafforeau, à Arcisses.
C\'est donc dans le Perche que Fadela Benrabia a pu prendre la mesure des besoins et des problématiques agricoles actuelles, singulièrement agravées cette année dans ce secteur par la sécheresse.
Ce qu\'ont su lui montrer les deux exploitants en livrant leurs témoignages ou, plus concrètement, leurs résultats de l\'année. Mais cette visite a aussi été l\'occasion de rappeler à la représentante de l\'État toutes les incohérences, toutes les contraintes, voire les impasses dans lesquelles les pouvoirs publics conduisaient les exploitants.
Et ils étaient nombreux à le faire puisqu\'étaient présents, outre les présidents des deux syndicats, Bertrand Petit et Alexandre Plateau, les responsables des différentes sections syndicales, le président de la chambre d\'Agriculture, Éric Thirouin, celui de la Chambre régionale, Philippe Noyau ou encore le président de la CGB régionale, Alexandre Pelé.
De son côté, Fadela Benrabia s\'est montrée à l\'écoute, attentive, ouverte, et même proactive : « Il ne faut pas attendre pour faire venir le ministre de l\'Agriculture, voire le Premier ministre, j\'y suis favorable mais je ne le ferai pas sans vous. Et il ne faut pas hésiter à vous servir de la préfète pour faire remonter les choses. Je suis là pour ça. J\'ai bien compris que les incohérences des décisions prises vous mettent dans des impasses. La capacité à les adapter à des situations particulières, leur manque de souplesse, est ce que je vais rapporter. J\'ai la volonté de m\'investir, d\'être concrète dans mes décisions et il n\'y a aucune difficulté à me rencontrer », a-t-elle assuré.
À l\'issue de la journée, Fadela Benrabia a souligné « un contact humain très fort. Ce qui m\'a marquée, c\'est l\'engagement des agriculteurs face aux difficultés. Cela fait longtemps qu\'ils se démènent. Par ailleurs, je ne pensais pas que l\'impact de l\'agribashing était si fort. Il faut absolument l\'éteindre et ramener ceux qui ne connaissent pas à découvrir le monde agricole. Il n\'y a que comme ça qu\'on y arrivera. Comme pour les personnes victimes du racisme, ça se fait par de petites incivilités successives, ça les touche pleinement et finit par les briser ».
Pour le président de Jeunes agriculteurs, Alexandre Plateau : « La préfète nous a consacré du temps, elle semble ouverte sur tous les sujets, à l\'écoute. elle va faire remonter un maximum de choses. Le but est de travailler ensemble. Elle semble d\'accord sur le fait qu\'il ne fallait plus d\'interdiction sans solution ».
Pour le président de la FNSEA 28, Bertrand Petit : « Nous avons pu lui montrer la façade ouest et les problématiques élevage et sécheresse de ce secteur. Il y a un pôle élevage interessant et dynamique. Une solution plus une autre, peuvent aider les éleveurs à continuer. La préfète a été à l\'écoute et tous les services de l\'État étaient là. Nous avons pu parler de tous les sujets ».
Hervé Colin