La filière betteravière en péril
Les betteraviers du Loiret craignent une année noire et tirent la sonnette d'alarme face aux dégâts des pucerons verts.
Samedi 18 juillet, les acteurs de la filière betteravière ont rencontré Marianne Dubois, députée du Loiret. À l'initiative de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves), cet échange a réuni les JA, la FNSEA, la chambre d'Agriculture, Tereos et Cristal Union.
Pour rappel, à la suite de l'interdiction du traitement de l'enrobage des semences, les betteraves sucrières ne sont plus protégées contre les attaques des pucerons.
Malgré de nombreux insecticides pulvérisés, il a été impossible de protéger les cultures. Les pucerons, particulièrement nombreux cette année après un hiver doux, ont donc transmis la virose.
Le constat est sans appel : 100 % des betteraves du Loiret sont infectées. La perte de rendement est, pour le moment, estimée entre 30 et 50 %.
Cet effondrement de la production met en péril toute la filière betteravière. Les recherches actuellement menées par les semenciers pour obtenir des plants résistant à la jaunisse n'aboutiront pas avant au moins cinq ans.
Instigatrice de l'opération #LaBetteraveEnPéril, la CGB réclame un retour à la protection dans l'enrobage des semences, une indemnisation pour les betteraviers les plus touchés en 2020 et un soutien à la recherche génétique. L'État s'était engagé à ne pas mettre de nouvelles interdictions tant que des alternatives efficaces et économiquement soutenables n'étaient pas disponibles.
Les responsables agricoles départementaux ont mis en avant l'incohérence entre les discours et les actes. Si l'État français ne revient pas sur ses décisions, la filière betterave est condamnée à très court terme. À l'échelle du Loiret, ce sont des milliers d'emplois directs et indirects qui sont condamnés.
La députée Marianne Dubois, particulièrement à l'écoute, s'est engagée à relayer les revendications et les appuyer autant que possible - elle est dans l'opposition.
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une grande campagne de sensibilisation des décideurs politiques. « Si nos représentants n'entendent pas ce cri de désespoir, nous serons contraints d'utiliser des moyens d'action plus directs », concluent les betteraviers.