La FDSEA et JA en nombre devant la préfecture lundi soir
Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir, avec le soutien de la FDSEA, a mobilisé une bonne centaine d’exploitants dans la soirée du 3 décembre à Chartres. Dans le calme, des pierres ont été déversées devant la préfecture tandis qu’une délégation était reçue par la préfète, Sophie Brocas.
Le sol de la capitale de la Beauce a tremblé quand les agriculteurs ont déversé des tonnes de pierres devant la préfecture. En effet, dans le calme, sans dégradation — et sans gilet jaune —, Jeunes agriculteurs d’Eure-et-Loir, avec le renfort de la FDSEA, a organisé une action à Chartres lundi soir.
« Qui sème des taxes récolte des pierres », tel était le slogan de cette manifestation qui a rassemblé une bonne centaine d’exploitants.
Elle avait pour objectif initial de provoquer une rencontre avec la préfète d’Eure-et-Loir, Sophie Brocas. Une demande exprimée par les adhérents depuis plusieurs jours.
La délégation était composée du président de Jeunes agriculteurs, Rémi Rousseau, du président de la FDSEA, Bertrand Petit, du responsable de la communication de JA, Séverin Sergent, et d’un jeune exploitant, Florian Huet.
La rencontre, qui a duré deux bonnes heures, a permis d’exprimer un certain nombre de revendications. Au premier rang desquelles, les refus de la hausse de la Redevance pollutions diffuses (RPD) et de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires, qui sont comme autant de taxes supplémentaires, ainsi que l’expression du ras-le-bol de l’agribashing ambiant.
« Vous avez peut-être eu l’impression de n’avoir pas fait grand-chose mais depuis le sous-sol où nous étions, c’était impressionnant. Les pierres de l’agriculture ont troublé la préfète. Je suis content, il y a du monde et vous êtes pacifiques. Il n’y a que comme ça que l’on se fera entendre. Je vous dis à bientôt, sûrement à la semaine prochaine. Motivez vos voisins, dites-leur de venir, c’est le nombre qui fait la force de nos actions », a déclaré Bertrand Petit avant la dispersion des troupes.
Avant cela, les quatre membres de la délégation ont relaté leur rencontre avec les représentants de l’État au cours de laquelle de nombreux sujets ont donc été évoqués.
Si ceux évoqués plus haut et celui du retrait de produits phytosanitaires ont pris une place importante, il a été question aussi de permettre aux agriculteurs de décider seuls de la date de semis des SIE, de l’insuffisance de l’exonération de 30 % de la TFNB sur les prairies à la suite de la sécheresse, de la dénonciation des fermes-usines par des ONG ou encore de transition énergétique...
La plate-forme lancée par l’État sur le glyphosate a également été évoquée : « J’ai interpellé la préfète en lui disant que je ne comprends pas cet agribashing sur le glyphosate alors que sur ce site il est indiqué que 700 000 tonnes de glyphosate sont consommées chaque année dans le monde et seulement 9 100 tonnes en France, soit 1,3 %. Comment faire croire aux Français qu’ils vont se débarrasser de ce produit quand on en importe autant ? », s’est interrogé Bertrand Petit.
« J’ai trouvé que la préfète était à l’écoute, a confié Rémi Rousseau. Elle veut comprendre les choses et a la volonté de travailler là-dessus. Elle a compris que nous n’étions pas contre le modèle que l’on voulait nous imposer mais que le virage était trop brutal. Il faut investir dans la recherche comme le fait la Chambre à hauteur de 20 % de son budget et nous aider à moderniser nos exploitations vers une prise en compte environnementale. Mais nous voulons conserver un panel de produits à utiliser raisonnablement sous peine de voir exploser les résistances ».
Des demandes que l’État devrait pouvoir entendre mais qu’il faudra peut-être répéter...