La FDCUMA met les irrigants au courant
Les tarifs réglementés étant amenés à disparaître, la Fédération des Cuma organisait une réunion d'information à Pithiviers-le-Vieil.
Libéralisation du marché de la fourniture d'électricité oblige, à compter du 31 décembre 2015, les tarifs jaune et vert disparaîtront et la concurrence deviendra le seul juge de paix. Une échéance que prépare la Fédération du Loiret des Cuma : le vendredi 12 septembre, elle organisait une réunion d'information à Pithiviers-le-Vieil. Le rendez-vous s'adressait aux présidents et aux trésoriers des Cuma d'irrigation. Dans le département, sur cent trente coopératives répertoriées, la moitié d'entre elles pratique cette activité, faisant du Loiret le numéro un national en la matière. La rencontre s'inscrivait dans le prolongement d'un précédent rendez-vous qui s'était tenu il y a un an à Corbeilles-en-Gâtinais. Et, comme il y a douze mois, les organisateurs avaient invité Étienne Verdonck, directeur commercial de la Sicap, Société d'intérêt collectif agricole pour l'électrification du Pithiverais.
Président de la FDCUMA, Thierry Rondeau exposa les objectifs de la journée : « Nous sommes là pour échanger. Un mouvement se met en place et j'espère que cela aboutira d'ici quelques mois. » Mathieu Teixeira, l'animateur de l'organisation, précisa les choses : « Le changement arrivera vite : le 1er janvier 2016, c'est bientôt. La Fédération des Cuma a souhaité être en avance dans sa réflexion et sur les contrats que vous aurez demain. »
Étienne Verdonck s'exprima en ces termes : « Avant, nous étions obligés d'alimenter nos clients. Demain, nous les choisirons. » Toutefois, le directeur commercial nuança son propos : « Nous irons vers eux afin qu'ils nous choisissent. » Cette démarche sera valable pour tous les fournisseurs d'énergie. La nouvelle donne suscita cette réaction dans l'assistance : « Si on fait un bon coup, on n'aura pas de médaille. Dans le cas contraire, on se fera tirer dessus comme des perdreaux : on n'a pas appris à acheter de l'électricité ! » Les clients auront des choix de prix selon les opportunités du moment. La durée de validité des offres ira de quelques heures à plusieurs semaines. Quant à la durée des contrats, elle sera de un, deux ou trois ans, voire plus. « L'électricité va devenir un produit spéculatif » s'inquiéta l'un des participants.
Dans les six mois à venir
Les installations nucléaires ayant atteint leur seuil de rentabilité, les prix de marché de l'électricité sont historiquement bas dans notre pays. Toutefois, les tarifs régulés sont en constante augmentation : jusqu'à 24 % sur certains tarifs au 1er août 2013. D'ici 2025, EDF doit provisionner cinquante-cinq milliards d'euros afin de prolonger la durée de vie de ses réacteurs nucléaires : dans les années à venir, le prix de l'électricité augmentera. D'où cette préconisation d'Étienne Verdonck : « Contractualiser avec votre fournisseur dans les six mois à venir. » Le représentant de la Sicap ajouta : « Ce n'est pas le volume acheté sur le marché qui détermine le prix. C'est plutôt la consommation et la nature de celle-ci. (...) Nous détenons des actifs de production qui sécurisent vos approvisionnements. Votre fournisseur est un acteur économique local et proche de vous. »
Une facture d'électricité comporte une part transport non négligeable. « Nous devrions vous faire gagner 10 % » a déclaré l'intervenant. La Sicap a investi dans des outils d'optimisation de son système d'information clientèle. « Nous proposerons des contrats-cadres. Mais si vous voulez des contrats individuels, vous les aurez. » Réaction dans la salle : « Nous ne sommes pas dépendants de la Sicap : nous ferons jouer la concurrence. » Le directeur commercial de l'entité ne dit pas autre chose : « Aujourd'hui, je ne suis pas venu vous vendre une offre mais je souhaite que les clients aient les informations leur permettant de choisir en toute connaissance de cause. » Or il y a entre vingt-cinq et trente fournisseurs d'électricité sur le marché... « Je vous invite à regarder les offres de nos concurrents. Ne vous arrêtez pas qu'au prix : regardez bien entre les lignes ! »
Le mot de la fin revint à Thierry Rondeau : « Il faut éviter que la FDCUMA soit référente et décisionnaire : nous ne disposons pas des ressources humaines nécessaires et intervient le risque de marché à l'égard des soixante Cuma d'irrigation et de leurs adhérents. C'est le travail de chacune d'entre elles de gérer ses contrats. Un sujet délicat. La réflexion va se poursuivre dans les Cuma. »