La chambre régionale se sent plombée par le gouvernement
La chambre régionale d’Agriculture Seine-et-Marne/Ile-de-France a tenu sa session d’automne dans un climat de morosité.
À l’instar des structures départementales, la chambre régionale d’Agriculture Seine-et-Marne/Ile-de-France s’inquiète pour son avenir alors que la loi prévoit de diminuer les recettes publiques et de prélever cinquante-cinq millions d’euros sur les fonds de roulement des chambres d’Agriculture. Jeudi 18 décembre, la session d’automne s’est donc déroulée dans un climat plutôt morose au siège de l’Assemblée permanente des chambres d’Agriculture (APCA) à Paris.
Le président de la chambre régionale, Hervé Billet, a même tenu des propos alarmants. « Compte tenu de la physionomie des comptes et du contexte actuel, si rien ne bouge, j’ai bien peur que nous procédions en 2015 à l’enterrement de la chambre régionale. » Tout l’après-midi, les travaux se sont donc orientés logiquement sur les questions budgétaires et financières avec la présentation des comptes. « Nous aboutissons à un résultat déficitaire de -129 204 euros et une diminution de notre fonds de roulement de 136 204 euros », a fait savoir le directeur de la chambre régionale, François du Paty. « Nous manquons d’informations précises sur les ressources dont nous disposerons. Nous attendons des réponses concrètes, notamment du conseil régional d’Ile-de-France mais celui-ci maintient le flou et nous subissons », a ajouté le président Hervé Billet avant de lancer un avertissement : « Cela augure des relations compliquées et d’un avenir sombre pour nos chambres d’Agriculture. Il faudra que chacun mesure les conséquences de ses actes. »
Par ailleurs, les membres de la chambre ont regretté l’absence de représentation du conseil régional. La session s’est poursuivie par une intervention, très attendue et écoutée, du président de l’APCA Guy Vasseur, qui a assisté à cette session d’automne. « Le gouvernement cible les chambres d’Agriculture dont les comptes sont bien gérés. On aboutit à une punition au lieu d’une reconnaissance », a t-il déploré : « Le pays s’enfonce dans la culture du déficit et ce qui arrive n’est ni plus ni moins qu’un hold-up mais ce n’est pas l’agriculture et les paysans qui ont entraîné la France dans cette situation. Nous avons continué à produire, la machine agricole ne s’est jamais arrêtée, nous n’avons pas causé de perte d’emplois massive dans le pays mais si ça continue, ça sera le cas. »
Le président de l’APCA a ensuite annoncé « l’engagement du gouvernement à créer une mission pour mesurer les conséquences et la soutenabilité des mesures. Le combat n’est pas fini. » Hervé Billet a souligné que l’effort des trois chambres représente près de 10 % de la contribution nationale. Autre sujet d’actualité, le président de la chambre régionale a abordé les premiers effets de la Pac 2014-2020. Les résultats économiques de l’année 2013 et les résultats prévisionnels de 2014 sont un des signes annonciateurs de plusieurs années noires pour l’agriculture francilienne. « L’incohérence de cette politique fait qu’aujourd’hui, toute l’agriculture est en difficulté, particulièrement ceux que l’on voulait voir préservés. »
La session a permis d’aborder deux autres points de crispation pour les agriculteurs dans la région : le changement de règlementation des Surfaces équivalentes topographiques (SET) devenant désormais Surfaces d’intérêt écologique (SIE) alors que les emblavements sont en cours et l’entretien des zones humides soumis à des restrictions.