La centrale nucléaire des Monts d’Arrée résiste à son démantèlement
Au cœur du Finistère, dans les Monts d’Arrée, le CEA a implanté une centrale nucléaire expérimentale, arrêtée en 1985 et qui attend encore la fin de son démantèlement.
La région des Monts d’Arrée dans le Finistère et plus particulièrement le site de Brénnilis, a été choisi par le CEA* pour implanter dès 1962, un réacteur nucléaire expérimental fonctionnant à l’uranium non enrichi, boosté à l’eau lourde et refroidi au gaz carbonique.
Une technologie rapidement abandonnée par la suite.
Pour assurer le refroidissement du petit réacteur, un barrage a été édifié sur la rivière Élez, inondant un marais que l’on considérait au Moyen-Âge comme l’une des portes de l’enfer...
Exploitée conjointement par le CEA et EDF de 1967 à 1985, la centrale a produit 6,32 TWh d’électricité avant d’être arrêtée.
Et son histoire est assez tumultueuse puisqu’elle fut victime de deux attentats, en 1975 et 1979, perpétrés par le Front de libération de la Bretagne, et que depuis l’arrêt du réacteur — opération qui prendra sept ans —, son démantèlement est toujours en cours...
Au grand dam des opérateurs d’ailleurs, qui souhaitaient faire de ce premier démantèlement d’une centrale nucléaire en France, une vitrine de leur savoir-faire.
Si la plupart des déchets radioactifs a pu être évacuée de l’endroit, d’autres attendent encore que soit réglé le problème du stockage des déchets à longue durée de vie.
Aujourd’hui, une partie du site est ouverte au public toute l’année. Elle dispense des informations sur la production d’électricité, sur le processus de déconstruction de la centrale et des visites sont organisées régulièrement.
En 2015, plus de trois mille personnes en ont bénéficié.
Mais au delà des péripéties méconnues de cette centrale nucléaire, la région des Monts d’Arrée — presque aussi belle que le Perche — mérite à elle seule le voyage.
*Commissariat à l’énergie atomique