Julien Gautier : l’élevage, fil conducteur de sa nouvelle vie
Pris en charge par l’association Toit à moi, Julien Gautier recherche un éleveur susceptible de l’engager dans le cadre d’un contrat de professionnalisation.
Âgé de 32 ans, Julien Gautier est pris en charge depuis deux ans et demi par l’association Toit à moi. Cette dernière achète des appartements grâce à des dons privés et accompagne ses membres pour les booster et les réinsérer via ses réseaux.
Cuisinier de formation, Julien Gautier a enchaîné différents emplois dans les Pays de Loire, Vendée et Bretagne et même durant six mois en Angleterre.
Ce jeune Nantais, chahuté par la vie, n’a jamais baissé les bras. Bien que sans domicile fixe, il a continué à enchaîner les petits boulots. Quand il dormait dans la rue, il est repéré et pris sous l’aile d’une structure locale qui lui parle de l’association Toit à moi.
Sa candidature acceptée, il se retrouve six mois au Canada à effectuer du woofing dans une exploitation agricole biologique. Cette première rupture avec la rue et son environnement lui donne envie de se lancer dans le secteur agricole et plus particulièrement l’élevage.
Alors qu’il s’apprête à suivre un BPREA (Brevet professionnel responsable d’exploitation agricole) en Pays-de-Loire, une région très agricole, il est envoyé en Ile-de-France dans le but de se couper totalement de ses anciennes fréquentations. L’association ayant une antenne et un logement à La Ferté-sous-Jouarre, l’y installe.
Dans un premier temps, il effectue une période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), chez Ludovic Louis, éleveur laitier à Jouarre dont l’épouse vient de créer une chèvrerie.
« J’ai fort apprécié le travail en extérieur et au contact des animaux. C’est un métier difficile, mais qui permet d’être au cœur de la nature et en plein air. C’est aussi une activité qui nécessite un esprit d’indépendance que j’ai acquis à l’école de la rue », explique Julien Gautier, que cette expérience a conforté dans sa volonté de travailler dans le secteur agricole.
Aujourd’hui, s’il est déterminé et dispose d’un CFPPA prêt à l’accueillir — celui de Verdilly dans l’Aisne — pour suivre son BPREA, il doit faire face à différentes embûches.
Étant domicilié en Ile-de-France, il est soumis à dérogation s’il veut aller en Picardie suivre une formation, le financement étant régional.
Une autre option s’offre à lui : suivre cette formation en contrat de professionnalisation durant deux ans. Il cherche donc un éleveur susceptible de l’accueillir dans le cadre de cette formation. « À terme, mon but est de quitter l’association et de vivre en milieu ordinaire », conclut le jeune homme plein d’espoir malgré les aléas de la vie.
L’association Toit à moi a été créée à Nantes (Loire-Atlantiques) en 2007. Depuis, elle essaime. Elle s’est développée dans un premier temps à La Ferté-sous-Jouarre où elle dispose de trois appartements. Son but, en 2016, est d’ouvrir deux antennes à Toulouse et Angers et se développer sur La Ferté-sous-Jouarre.